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Est-il dès lors possible d'identifier les groupes de patients s'avérant plus vulnérables aux exacerbations au cours des quatre saisons, et de déterminer ainsi un seuil de température à partir duquel les hospitalisations pour exacerbations de BPCO augmentent en été ? Les données démographiques et médicales de 990 patients hospitalisés pour exacerbation aigüe de BPCO à Berlin ont été analysées rétrospectivement. Différentes cohortes ont été créées en fonction de la saison où l'admission à l'hôpital avait eu lieu : printemps (mars-mai), été (juin-août), automne (septembre-novembre) et hiver (décembre-février). Les étés 2006 et 2010 ont été qualifiés de "chauds" et ceux de 2011 et 2012 de "frais", selon le service météorologique allemand. Les patients hospitalisés en raison d'une exacerbation de BPCO étaient significativement plus âgés en hiver qu'en été (p = 0,040) et plus maigres qu'au printemps (p = 0,042). Au cours des étés chauds, on a relevé un nombre plus élevé de patients présentant des antécédents d'infarctus du myocarde (p = 0,014) ou un tabagisme actif (p = 0,011). Au cours des étés frais, les patients atteints d'une exacerbation de BPCO présentaient plus de comorbidité (maladie vasculaire périphérique, p = 0,016) ou de tumeurs (p = 0,004). Les hospitalisations survenant en été ont augmenté au-delà d'un seuil minimum de 18,3°C (p = 0,006). Ces données permettent d'adapter préventivement les recommandations et le traitement des patients atteints de BPCO en fonction des conditions climatiques qui se modifient, un phénomène qui devrait encore se renforcer à l'avenir si des mesures draconiennes ne sont pas adoptées dès à présent. Hoffmann C et al. Increased vulnerability of COPD patient groups to urban climate in view of global warming. Int J Chron Obstruct Pulmon Dis 2018;13:3493-501. doi: 10.2147/COPD.S174148.