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Les équipes à l'origine de cet exploit ont réussi à faire remarcher des patients paraplégiques. Dans tous les cas, ces patients avaient subi une lésion de la moelle épinière suffisante pour entraîner un déficit moteur et sensitif complet, caractérisé, sans possibilité d'amélioration par la rééducation. Mais leur lésion semblait incomplète : certaines connexions restaient fonctionnelles, bien que pas assez solides pour générer du mouvement.Mise au point à l'origine pour réduire la douleur chronique d'origine neuropathique, la stimulation électrique épidurale consiste, dans les cas présents, à placer des électrodes dans l'espace épidural, sous la région lésée de la moelle épinière, et à les connecter sans fil à une batterie greffée sous la peau de l'abdomen. Un courant électrique continu à différentes fréquences et intensités est alors appliqué à des endroits spécifiques de la moelle épinière.Les impulsions envoyées par les électrodes sont chargées de "réveiller" les connexions endormies, en stimulant, au cours d'une rééducation intensive, les corps cellulaires des neurones qui contrôlent les muscles des jambes. Après l'installation du dispositif, un entraînement locomoteur quotidien a permis dans un premier temps aux patients de se tenir debout et de recouvrer une forme de stabilité thoracique puis, dans un deuxième temps, de faire quelques pas.Ces résultats sont très encourageants pour le corps médical, et redonnent espoir aux personnes paraplégiques. Les mécanismes à l'origine du réveil des transmissions nerveuses ne sont toutefois pas encore totalement élucidés par les chercheurs. (références :(1) Nature Medicine, 24 septembre 2018, doi : 10.1038/s41591-018-0175-7,(2) The New England Journal of Medicine, 27 septembre 2018, DOI : 10.1056/NEJMoa1803588)https://www.nature.com/articles/s41591-018-0175-7https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1803588?query=featured_home