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Une nouvelle étude, menée par la Penn State University, montre que les symptômes (picotements, fourmillements, contractures, démangeaisons, mais aussi sensations de brûlure ou de décharge électrique soudaine dans les jambes...) désagréables, voire douloureux, qui sont associés à la maladie de Willis-Ekbom, le syndrome des jambes sans repos, ne nuisent pas seulement à la qualité du sommeil : ils dégradent aussi fortement la qualité de vie et peuvent, dans les cas les plus graves, mener au suicide ou à l'automutilation.Pour établir ce constat, ils ont utilisé les données de base (de 2006 à 2008) et de suivi (du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2014) du Truven Health MarketScan. Ont été inclues 24 179 personnes non enceintes et touchées par la maladie de Willis-Ekbom et 145 194 personnes n'ayant pas le syndrome des jambes sans repos à la base (2006-2008), sans tentative de suicide, sans automutilation, sans maladie cardiovasculaire et sans cancer au début de l'étude. Parmi les participants, l'âge moyen était de 49,4 ans et 53 426 (31,5%) étaient des hommes.Au cours d'un suivi moyen de 5,2 années, 119 cas de suicide et d'automutilation ont été recensés. Principal enseignement de l'analyse des données réalisée du 1er février 2018 au 1er janvier 2019 : le risque de suicide ou d'automutilation est multiplié par 2,66 chez les personnes atteintes du syndrome des jambes sans repos par rapport à celles qui ne le sont pas. Et ce risque ne diminue pas lorsque les chercheurs contrôlent des facteurs tels que la dépression, l'insomnie, les apnées obstructives du sommeil et d'autres maladies chroniques courantes.Au vu de leurs résultats qu'ils souhaitent confirmer, les auteurs encouragent les médecins à prendre très au sérieux le lien entre, d'une part, le syndrome des jambes sans repos et, d'autre part, le risque de suicide et d'automutilation. Selon eux, comme ce syndrome est sous-diagnostiqué et que les taux de suicide augmentent, ce lien va devenir de plus en plus important.(référence : JAMA, 23 août 2019, doi : 10.1001/jamanetworkopen.2019.9966)https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2748664