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De précédentes recherches avaient déjà établi un lien entre TC répétés et augmentation du risque de maladie neurodégénérative, principalement chez les vétérans de violents conflits armés ou les pratiquants professionnels de certains sports "de contact" (football américain, hockey sur glace, boxe, etc.). Mais ces recherches manquaient de robustesse contrairement à l'étude de cohorte observationnelle que vient de mener le Pr Jesse Fann.L'étude, qui a porté sur 2 794 852 personnes, pour un total de 27 632 020 personnes-années, soit une moyenne de près de 10 ans par patient, a considéré dans les registres nationaux danois les cas de TC ayant entraîné une hospitalisation ou un passage aux urgences entre 1977 et 2013, à savoir 132 093 individus (4,7% de l'échantillon). Entre 1999 et 2013, 126 734 personnes (4,5%) de plus de 50 ans ont vu apparaître une démence.Les résultats indiquent que les personnes ayant subi un TC voient leur risque de démence s'accroître de 24%, et le risque spécifique de maladie d'Alzheimer de 16%. Le risque de démence augmente par ailleurs avec le nombre de TC, de 22% avec un seul TC jusqu'à 183 % avec 5 TC ou davantage, ainsi qu'en fonction de la sévérité du TC, de 17% avec un TC unique de sévérité modérée ou une commotion jusqu'à 35% avec un TC sévère.D'autre part, plus la personne subit un TC tôt dans sa vie, plus le risque de démence s'élève. Le sexe a aussi une influence puisque les hommes ayant subi un TC sont légèrement plus à risque de développer une démence que les femmes dans la même situation. Enfin, les auteurs relèvent que les personnes ayant eu des fractures traumatiques en dehors des sites de la tête et du cou ne présentent pas de surrisque de démence.(référence : The Lancet Psychiatry, 10 avril 2018, DOI : 10.1016/S2215-0366(18)30065-8)