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On sait bien qu'un bébé adore imiter les autres et on connaît l'importance du phénomène de mimétisme pour son apprentissage. En revanche, nous ignorions qu'un nourrisson sait aussi quand on l'imite et mieux encore que ce petit jeu l'amuse. C'est du moins ce que révèle une étude menée par une équipe de Université de Lund.L'auteur principale de la recherche, Gabriela-Alina Sauciuc, a rencontré 16 bébés (5 filles et 11 garçons), âgés de 4 à 6 mois chez eux, à la maison. Alors que le nourrisson est installé sur les genoux de sa mère, la chercheuse, assise à la même table, commence par le saluer et l'appeler par son prénom avant d'adopter quatre comportements différents à chacune de ses réactions : mimer le tout petit comme un reflet dans le miroir, ou alors, comme un reflet inversé, imiter uniquement des actions corporelles tout en gardant une expression du visage neutre, ou répondre par une action différente, ce qu'on appelle une réponse contingente, celle que la plupart des parents adoptent lorsque leur bébé fait ou a besoin de quelque chose.À chaque fois, le bébé, qui ne connaît pas l'adulte en face de lui, est équipé de trois caméras permettant de capter toutes ses émotions. L'expérience montre qu'il a conscience d'être imité même lorsque l'imitation concerne uniquement ses gestes, ou que la personne en face de lui garde un visage impassible, mais aussi que ses réactions sont les plus intenses lorsque la chercheuse mime ses attitudes en tout point.Dans ce cas-là, le bébé regarde la personne, lui sourit plus longtemps, s'approche plus souvent et a tendance à la tester. Par exemple s'il frappe la table et que la chercheuse fait la même chose, alors il frappe la table plusieurs fois tout en observant attentivement la réponse de la chercheuse.L'expérience prouve que les enfants ont besoin dès la naissance d'interactions régulières avec leur entourage et surtout d'attention. Ils semblent alors plus heureux. Selon les chercheurs, l'imitation contribue aussi à nourrir la sensibilité d'un bébé aux autres. (référence : PLOS One, 20 mai 2020, doi : 10.1371/journal.pone.0232717(référence : Youtube