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Une équipe américaine a examiné l'association entre un accident ischémique transitoire (AIT), signe avant-coureur d'un AVC, et le risque ultérieur d'AVC ischémique et hémorragique dans le but d'améliorer la prévention des AVC et d'en limiter le fardeau en population générale.Il s'agit d'une analyse rétrospective de la cohorte Framingham Heart Study, avec des données collectées prospectivement pour 14 059 participants sans antécédents d'AIT ou d'AVC à l'inclusion. Ces derniers ont été suivis de 1948 au 31 décembre 2017. L'incidence brute estimée d'AIT était de 1,19 / 1000 personnes-années.Dans cette cohorte, 435 sujets (3,1%), 229 femmes d'âge moyen 73,5 ans et 206 hommes d'âge moyen 70,1 ans, ont subi un AIT et ont été appariés selon l'âge et le sexe à cinq participants témoins sans AIT, soit un total de 2 175 témoins. Sur une médiane de 8,86 ans de suivi après l'AIT, 130 participants (29,5%) ont eu un AVC dont 28 (21,5%) sont survenus dans les 7 jours, 40 (30,8%) dans les 30 jours, 51 (39,2%) dans les 90 jours et 63 (48,5%) plus d'un an après. Le délai médian jusqu'à l'AVC était de 1,64 an. Parmi les 2 175 sujets témoins appariés sans AIT, 165 ont eu un AVC.Le risque cumulatif d'AVC sur 10 ans ajusté en fonction de l'âge et du sexe pour les patients atteints d'AIT (130 AVC sur 435 cas) était de 0,46 contre 0,09 pour les participants témoins appariés sans AIT, soit un risque relatif d'AVC multiplié par 4,37 pour ceux qui ont eu un AIT.Les auteurs notent cependant une amélioration probable et considérable de la prévention au cours des dernières décennies, qui expliquerait pourquoi le risque d'AVC à 90 jours est passé de 16,7% (26 AVC parmi 155 patients atteints d'AIT) entre 1948-1985 à 11,1% (18 AVC chez 162 patients atteints d'AIT) entre 1986-1999 et à 5,9% (7 AVC sur 118 patients atteints d'AIT) entre 2000-2017. Soit un risque d'AVC à 90 jours réduit de 40% pour la seconde époque par rapport à la première et diminué de 68% pour l'époque la plus récente par rapport à la première."Le suivi approfondi des participants de l'étude Framingham pendant plus de six décennies a permis de présenter une image plus complète du risque d'AVC chez les patients après un AIT," commente le Pr Sudha Seshadri, auteur principal. "Notre recherche souligne la nécessité d'un suivi intensif et à long terme des patients qui ont eu un AIT et qui continuent à avoir un risque élevé d'AVC pendant une période prolongée."(référence : JAMA, 26 janvier 2021, doi : 10.1001/jama.2020.25071)