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Les maladies auto-immunes telles que les MICI impliquent souvent des interactions extrêmement complexes entre les variables génétiques et environnementales, susceptibles d'affecter la gravité de la maladie et la réponse des patients au traitement. Cette complexité explique que les chercheurs ont du mal à cerner les causes moléculaires responsables de l'inflammation et de l'expression clinique de la maladie. En réalisant une analyse transcriptomique globale, une équipe américano-australienne a réussi à montrer que l'activité de gènes normalement associés à la coagulation sanguine était fortement augmentée chez les patients atteints de MICI les plus sévères et que ces patients présentaient des taux élevés d'une protéine appelée PAI-1, laquelle exacerbait l'inflammation du côlon. Des expériences menée chez la souris ont par ailleurs montré que la protéine PAI-1 favorisait l'inflammation en ciblant une autre protéine appelée tPA qui est produite par les cellules tapissant l'intestin et qui assure la protection du côlon vis-à-vis des agressions. Toujours chez la souris, l'inhibition de PAI-1 a permis de restaurer des niveaux normaux de tPA et de réduire l'inflammation et les lésions muqueuses caractéristiques des MICI. Au total cette étude identifie la protéine PAI-1 comme une cible thérapeutique prometteuse et les résultats obtenus sont susceptibles de nous aider à comprendre les raisons pour lesquelles les patients souffrant de MICI ont également un risque accru d'effets secondaires nocifs liés à la coagulation du sang, tels que la propension à la formation de caillots dangereux.G Kaiko et al. Sci Transl Med. 2019; 11(482). pii: eaat0852.