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On sait que la forme physique et la pratique de l'exercice contribuent au développement de l'immunité et réduisent la propension à l'inflammation. Pourtant peu d'études à ce jour ont regardé les effets de ces deux facteurs sur la réponse à l'infection à SARS-CoV-2 et sur la sévérité de la maladie Covid-19.Les chercheurs de l'Université de Göteborg se sont appuyés sur les données du registre de conscription de 1 559 187 Suédois, soumis au service militaire entre 1968 et 2005, à un âge moyen de 18,3 ans. Presque tous avaient fait un test de vélo et un test de force. Quelque 2 500 d'entre eux ont été hospitalisés avec Covid-19 au printemps 2020.Pour leur étude de cohorte prospective, les scientifiques ont divisé les hommes en trois groupes basés sur leurs résultats dans les tests de forme cardiorespiratoires et de force musculaire. Les données ont été fusionnées avec trois autres registres suédois : le registre national des patients hospitalisés (ou registre des sorties d'hôpital), le registre des soins intensifs et celui des décès.L'analyse combinée de ces grandes bases de données révèle une association claire et inverse entre la forme physique et la force musculaire à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte et le risque d'hospitalisation en raison de Covid-19, 15 à 50 ans après la conscription. L'étude révèle aussi un taux de décès de Covid-19 deux fois moins élevé chez les participants à bonne forme physique à l'adolescence vs les participants moins en forme. Un effet similaire est constaté pour ceux dont la force musculaire est bonne. Il faut néanmoins souligner que les hommes les plus âgés de l'étude n'avaient pas encore atteint l'âge de 70 ans, ce qui a pu réduire mécaniquement le taux de décès.L'association mise en évidence reste inchangée lorsqu'elle est contrôlée pour l'indice de masse corporelle (IMC), la pression artérielle, les maladies chroniques, le niveau d'éducation des parents au départ, et les maladies cardiovasculaires incidentes avant 2020.De plus, une force musculaire plus faible à la fin de l'adolescence indique une association linéaire avec un risque plus élevé des trois résultats (hospitalisations, soins intensifs, décès) lorsqu'ils sont contrôlés pour l'IMC et la taille.Ces résultats soulignent la nécessité d'augmenter la condition physique générale de la population pour offrir une protection contre les futures pandémies virales.(référence : BMJ Open, 5 juillet 2021, doi : 10.1136/bmjopen-2021-051316)