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D'après Maggie De Block, on dénombre 62 centres de cardiologie interventionnelle dans notre pays. La ministre a présenté la nécessité d'un réseau hospitalier centralisant davantage l'expertise. "Les hôpitaux ont pris l'initiative de créer des centres, soit. Mais ils ne suivent pas toujours les plans des clinical networks." Elle a également rappelé que le réseau est la pierre angulaire de l'organisation des soins dans le futur. Réseaux loco-régionaux, réseaux de référence et enfin, réseaux supra régionaux prodiguant des soins ultra spécialisés forment les contours des trajets de prise en charge des patients. Chaque hôpital universitaire ne devra pas être spécialisé dans toutes les techniques. Cette organisation pyramidale de la prise en charge convient à la BSC mais la pilule a été plus dure à avaler lorsqu'il s'est agi de pointer un responsable de la prolifération des centres cardiaques. "Cette course aux patients qui s'est engagée entre les hôpitaux doit absolument cesser", a insisté la ministre. "C'est inefficace, et coûteux"."La ministre critique l'explosion des centres de prises en charge. Il y a trois ans, j'avais déjà mis en garde contre cette prolifération des centres, qui risquait de mener à une surconsommation", s'est insurgé Guy Van Camp. "Mais c'est la ministre Onkelinx qui a permis cette multiplication des centres !"Les cardiologues s'insèrent dans un trajet de soins, comme l'a expliqué Marc Claeys. La prise en charge adéquate d'un infarctus du myocarde nécessite une bonne organisation du transport. Les autorités ont joué la carte de l'accessibilité maximale pour laisser s'installer des cath labs de manière non rationnelle. Les autorités ont raté une occasion à ce moment-là : le temps de transport de 90 minutes peut être atteint avec moins de cath labs. "Nous avions proposé des seuils d'activité minimum à atteindre pour les centres cardiaques, mais les autorités n'en ont pas tenu compte et ont fixé des seuils plus bas", se désole Guy Van Camp.Il faudra organiser les réseaux de manière rationnelle, mais comment la ministre compte-t-elle s'y prendre, s'inquiète la BSC. Quels seront les exigences et le financement ? Et quid des collaborations existantes entre hôpitaux ? Si la ministre semble d'accord pour en maintenir certaines s'intégrant dans sa politique, les négociations entre hôpitaux s'annoncent compliquées. "La ministre va-t-elle nous aider, donner des directives ? Car les négociations entre hôpitaux ne vont pas être faciles, je peux vous le dire", poursuit le Pr Van Camp. "Que l'on fasse intervenir l'administratif ou le médical, et on aura une vision tout à fait différente", a ajouté le Pr Patrizio Lancellotti (President elect of the BSC, CHU Sart Tilman).Les représentants de la SBC demandent à la ministre des lignes de conduite précises. La centralisation des soins devrait permettre des économies, qui pourront être réinvesties dans les soins de base. Cette vision rejoint l'approche de Maggie De Block et sa stratégie de remboursement pour le plus grand nombre. Tout sera dans la manière dont seront menées ces rationalisations."Nous aimerions qu'on tienne compte davantage de notre avis", a conclu Guy Van Camp. "Et pas qu'on nous invite de temps à autre simplement par politesse..."