...

Il est permis d'en douter au vu des résultats d'une étude multicentrique américaine (https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2022.3355) ayant concerné 2.101 sujets hypertendus (âge moyen 58 ans, 57% de femmes) non contrôlés qui ont été assignés au hasard à une autosurveillance de la pression artérielle (ASPA) standard (n=1050) ou renforcée (n=1051). Dans la version renforcée l'appareil d'ASPA était connecté à une application pour smartphone. Tous les participants ont reçu par la poste l'appareil d'ASPA, ainsi que les instructions de bon fonctionnement (renvoi vers internet pour le matériel éducatif et aide téléphonique si nécessaire). Les médecins traitants n'étaient pas partie prenante et n'avaient pas accès aux résultats de l'ASPA.Dans le cadre d'un suivi de 6 mois de soins habituels, la mesure de la pression artérielle la plus récemment effectuée en ambulatoire au cabinet du médecin a été utilisée pour documenter le changement par rapport à la valeur de départ. Il est rapporté une variation moyenne (écart type) de la pression artérielle systolique de −10,8 (18) mm Hg dans le groupe ASPA renforcée et de −10,6 (18) mm Hg dans le groupe ASPA standard, soit une différence ajustée de −0,19 (IC 95% −1,83 à + 1,44) qui n'est nullement significative (p=0,81).A noter que cette étude a également analysé le degré de satisfaction des patients et qu'il n'était pas différent entre les groupes ASPA renforcée et standard, respectivement 70 et 69% des patients étaient très susceptibles de recommander leur appareil d'ASPA à un ami.Au total les résultats de cette étude pragmatique indiquent donc que le renforcement de l'ASPA via des applications pour smartphone ne semble pas en mesure d'aider les patients à utiliser plus efficacement les données de l'ASPA