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La probabilité d'IC étant 2 fois plus élevée en cas de DT2, une équipe danoise a entrepris de quantifier le surcroît de risque de 1ère hospitalisation pour IC attribuable à une utilisation à court terme d'AINS (célécoxib, diclofénac, ibuprofène et naproxène) au sein d'une population de 331.189 sujets DT2 (âge moyen 62 ans).Dans le cadre d'un suivi médian de 5,85 ans, les données présentées lors de l'ESC congress 2022 font état de 23.308 cas de 1ère hospitalisation pour IC et indiquent un risque plus élevé en cas d'utilisation d'AINS (OR 1,43 ; IC 95% 1,27-1,63). Les OR individuels sont de 1,48 (1,10-2,00) pour le diclofénac (utilisé par 3,3% des patients) et de 1,46 (1,26-1,69) pour l'ibuprofène (utilisé par 12,2% des patients), mais ils ne sont pas significatifs pour le naproxène et le célécoxib, probablement en raison de taux faibles d'utilisation, respectivement 0,9% et 0,4% des patients.Deux points à souligner• Aucune association n'est constatée chez les patients bien contrôlés (taux normaux d'hémoglobine glyquée, soit <6,5% ou 48 mmol/mol).• Aucune association chez les moins de 65 ans, mais associations fortes chez les plus de 65 ans. Une occasion de rappeler que, de façon générale, au-delà de 65 ans, les AINS, outre un risque accru de perforations et d'hémorragies digestives, sont très souvent mal tolérés sur le plan rénal et s'avèrent très problématiques chez les patients prenant des traitements à visée cardiovasculaire (IEC, ARA II, diurétiques, antiagrégants et anticoagulants en particulier), ce qui est loin d'être rare en cas de DT2.La nature observationnelle du travail ne permet pas de statuer sur la causalité de l'association, mais les résultats méritent certainement d'être pris en compte lorsque les AINS sont envisagés chez un sujet DT2 mal contrôlé et/ou âgé.