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Jusqu'à présent, les symptômes vasomoteurs ménopausiques (SVM), c'est-à-dire les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, étaient considérés comme des facteurs de risque défavorables et des marqueurs de substitution des maladies cardiovasculaires, mais leur association avec les événements cliniques de ces maladies n'était pas claire. "Maintenant, nous savons que c'est vrai," souligne le Dr Dongshan Zhu.Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'université du Queensland ont utilisé les données d'InterLACE, une collaboration majeure de 25 études portant sur plus de 500 000 femmes dans le monde, et ont regroupé les données individuelles de 23 365 femmes issues de six études qui ont contribué à ce consortium. Ils ont analysé la fréquence (jamais, rarement, parfois et souvent), la gravité (jamais, légère, modérée et sévère) et le moment d'apparition précoce ou tardif (avant ou après l'âge de la ménopause) des SVM et examiné s'ils étaient associés à une apparition plus fréquente d'événements cardiovasculaires.Les scientifiques constatent que les femmes de tout âge qui ont des SVM pendant la ménopause sont environ 70% plus susceptibles d'avoir une maladie cardiovasculaire comme un AVC, une angine de poitrine et une crise cardiaque. "Avant la ménopause déjà, les SMV augmentent de 40% le risque d'événements cardiovasculaires chez une femme," note le Dr Zhu. Le spécialiste a encore remarqué que le risque de troubles cardiovasculaires est davantage lié à la gravité des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes qu'à leur fréquence ou leur durée. "Les femmes sévèrement atteintes sont plus de deux fois plus susceptibles de subir un événement cardiovasculaire non mortel par rapport à celles sans aucun symptôme," précise-t-il.Pour le Pr Gita Mishra, auteure principale, "cette recherche aide à identifier les femmes qui sont plus à risque de développer des événements cardiovasculaires et qui peuvent avoir besoin d'une surveillance étroite dans la pratique clinique."(référence : American Journal of Obstetrics and Gynecology, 23 juin 2020, doi : 10.1016/j.ajog.2020.06.039)