Quelque 160.000 personnes sont exposées à un risque accru du fait de leur exposition à un niveau de bruit excessif dans la zone de l'aéroport de Bruxelles, note d'emblée le Conseil supérieur de la santé (CSS). "La pollution sonore due aux avions peut entraîner des troubles du sommeil, des difficultés d'apprentissage, de l'hypertension et de la dépression. Les émissions dues au trafic aérien ont globalement des effets négatifs sur la santé."

Bruit et pollution de l'air en cause

À la demande du ministre fédéral de la Santé publique, le CSS a examiné dans quelle mesure l'aéroport de Bruxelles affecte la santé des riverains. Chaque année, les preuves scientifiques des effets néfastes du bruit se multiplient. La pollution sonore entraîne des sentiments d'irritation et des troubles du sommeil. La recherche montre également qu'elle est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, à un retard d'apprentissage chez les écoliers et à un impact négatif sur le bien-être mental, augmentant le risque de dépression.

Outre le bruit, la pollution de l'air joue également un rôle. Plusieurs études montrent qu'à court terme, les émissions de particules ultrafines, caractéristiques des avions, entraînent principalement une diminution de la fonction pulmonaire et des modifications du rythme cardiaque. À long terme, elles sont liées à davantage de maladies cardiovasculaires, mais aussi, par exemple, à des difficultés lors de la gestation, comme un poids inférieur.

Interdire/limiter les vols de nuit et en heures de pointe

"Au moins 160.000 résidents sont exposés à un risque accru pour leur santé en raison d'une exposition trop fréquente au bruit nocturne", dénombre le Conseil. Pour lutter contre les troubles du sommeil et permettre un sommeil suffisant, il recommande l'interdiction des vols de nuit entre 23 et 7 heures, et suggère de développer des indicateurs de bruit supplémentaires qui se concentrent principalement sur la fréquence de survol des avions et leur niveau sonore à chaque survol, plutôt que de s'intéresser aux niveaux de bruit moyens. "Les régions devraient se mettre d'accord sur ce point. Les normes de bruit existantes devraient être abaissées pour répondre aux normes de l'OMS, ces valeurs constituant le seuil à partir duquel se produisent des dommages pour la santé."

En outre, l'exposition aux particules ultrafines autour des pistes, en particulier au nord-est, est trop élevée. Il convient donc de réduire la concentration des vols tôt le matin et le soir. "En général, une augmentation du nombre de vols et de leur fréquence n'est pas souhaitable", pointe encore le CSS.

Besoin de plus d'études

Pour mieux identifier les effets sur la santé, des études spécifiques à la situation de Bruxelles et de sa périphérie sont nécessaires : "Celles-ci devraient mettre en relation les niveaux d'exposition au bruit et à la pollution atmosphérique avec les données médicales déjà disponibles." La pollution atmosphérique présente devrait être mieux surveillée, en mesurant des paramètres supplémentaires et en étendant le réseau de mesure. De nouvelles études caractérisant la pollution sonore à l'aide d'indicateurs plus sophistiqués devraient mettre davantage l'accent sur les groupes vulnérables tels que les enfants et les patients. "En corrélant ces indicateurs avec des signaux biologiques, on peut ainsi détecter précocement un risque accru d'atteinte à la santé", note le Conseil, qui souligne que ces études complémentaires ne doivent pas "servir d'excuse pour ne pas agir maintenant."

Dans l'intervalle, le CSS préconise une communication transparente et équitable entre le gouvernement, l'aéroport et les riverains sur les impacts sanitaires par rapport à d'autres intérêts. Et de conclure que pour rendre le secteur de l'aviation plus durable, "les gens devront également changer leur comportement et ne prendre l'avion que lorsque c'est vraiment nécessaire."

Niveau de nuisances sonores proche d'avant-covid

De son côté, Brussels Airport annonce que le nombre de mouvements aériens a augmenté de 7,3% l'an dernier par rapport à 2022, pour atteindre 192.257 mouvements. "Une nouvelle progression après trois années marquées par la crise sanitaire. Ce total est cependant encore inférieur de 18% à celui de l'année 2019", constate l'étude annuelle "contours de bruit", qui explique par ailleurs que "la flotte d'avions s'améliore sur le plan sonore avec l'arrivée d'un nombre croissant d'appareils de dernière génération."

D'après "To70 Belgium", organisme indépendant et consultant en aéronautique, 89.215 personnes vivaient l'année dernière dans une zone où l'impact sonore était d'au moins 55 décibels (8% de moins qu'en 2019). Les "contours de bruit" se concentrent sur cinq communes : Machelen (avec 2.825 habitants "potentiellement très gênés"), Zaventem (2.225), Bruxelles-Ville (1.830), Steenokkerzeel (1.725) et Evere (1.542). Ensemble, ils abritent les trois quarts de tous les riverains "potentiellement très gênés". Une formule complexe est utilisée pour calculer le nombre de personnes dites "potentiellement très gênées", en 2023, il y en avait 13.432, soit environ 14% de plus qu'en 2022 (7,2% de moins qu'en 2019).

Si Grimbergen et Woluwe-Saint-Lambert sont sorties de la zone d'au moins 55 décibels et ne comptent donc plus d'habitants "potentiellement très gênés", la charge sonore a légèrement augmenté à Steenokkerzeel et Kampenhout, sous l'itinéraire d'atterrissage de la piste 25R (en provenance de l'est). Il y a également plus de personnes "potentiellement très gênées" qu'en 2019 dans les communes situées en dessous de l'itinéraire d'atterrissage de la piste 01 (approche par le sud) : Kraainem, Wezembeek-Oppem et Woluwe-Saint-Pierre. Cela s'explique par une utilisation accrue de cette piste en raison des conditions météorologiques, c'est-à-dire la direction du vent.

Quelque 160.000 personnes sont exposées à un risque accru du fait de leur exposition à un niveau de bruit excessif dans la zone de l'aéroport de Bruxelles, note d'emblée le Conseil supérieur de la santé (CSS). "La pollution sonore due aux avions peut entraîner des troubles du sommeil, des difficultés d'apprentissage, de l'hypertension et de la dépression. Les émissions dues au trafic aérien ont globalement des effets négatifs sur la santé."À la demande du ministre fédéral de la Santé publique, le CSS a examiné dans quelle mesure l'aéroport de Bruxelles affecte la santé des riverains. Chaque année, les preuves scientifiques des effets néfastes du bruit se multiplient. La pollution sonore entraîne des sentiments d'irritation et des troubles du sommeil. La recherche montre également qu'elle est associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires, à un retard d'apprentissage chez les écoliers et à un impact négatif sur le bien-être mental, augmentant le risque de dépression.Outre le bruit, la pollution de l'air joue également un rôle. Plusieurs études montrent qu'à court terme, les émissions de particules ultrafines, caractéristiques des avions, entraînent principalement une diminution de la fonction pulmonaire et des modifications du rythme cardiaque. À long terme, elles sont liées à davantage de maladies cardiovasculaires, mais aussi, par exemple, à des difficultés lors de la gestation, comme un poids inférieur."Au moins 160.000 résidents sont exposés à un risque accru pour leur santé en raison d'une exposition trop fréquente au bruit nocturne", dénombre le Conseil. Pour lutter contre les troubles du sommeil et permettre un sommeil suffisant, il recommande l'interdiction des vols de nuit entre 23 et 7 heures, et suggère de développer des indicateurs de bruit supplémentaires qui se concentrent principalement sur la fréquence de survol des avions et leur niveau sonore à chaque survol, plutôt que de s'intéresser aux niveaux de bruit moyens. "Les régions devraient se mettre d'accord sur ce point. Les normes de bruit existantes devraient être abaissées pour répondre aux normes de l'OMS, ces valeurs constituant le seuil à partir duquel se produisent des dommages pour la santé."En outre, l'exposition aux particules ultrafines autour des pistes, en particulier au nord-est, est trop élevée. Il convient donc de réduire la concentration des vols tôt le matin et le soir. "En général, une augmentation du nombre de vols et de leur fréquence n'est pas souhaitable", pointe encore le CSS.Pour mieux identifier les effets sur la santé, des études spécifiques à la situation de Bruxelles et de sa périphérie sont nécessaires : "Celles-ci devraient mettre en relation les niveaux d'exposition au bruit et à la pollution atmosphérique avec les données médicales déjà disponibles." La pollution atmosphérique présente devrait être mieux surveillée, en mesurant des paramètres supplémentaires et en étendant le réseau de mesure. De nouvelles études caractérisant la pollution sonore à l'aide d'indicateurs plus sophistiqués devraient mettre davantage l'accent sur les groupes vulnérables tels que les enfants et les patients. "En corrélant ces indicateurs avec des signaux biologiques, on peut ainsi détecter précocement un risque accru d'atteinte à la santé", note le Conseil, qui souligne que ces études complémentaires ne doivent pas "servir d'excuse pour ne pas agir maintenant."Dans l'intervalle, le CSS préconise une communication transparente et équitable entre le gouvernement, l'aéroport et les riverains sur les impacts sanitaires par rapport à d'autres intérêts. Et de conclure que pour rendre le secteur de l'aviation plus durable, "les gens devront également changer leur comportement et ne prendre l'avion que lorsque c'est vraiment nécessaire."De son côté, Brussels Airport annonce que le nombre de mouvements aériens a augmenté de 7,3% l'an dernier par rapport à 2022, pour atteindre 192.257 mouvements. "Une nouvelle progression après trois années marquées par la crise sanitaire. Ce total est cependant encore inférieur de 18% à celui de l'année 2019", constate l'étude annuelle "contours de bruit", qui explique par ailleurs que "la flotte d'avions s'améliore sur le plan sonore avec l'arrivée d'un nombre croissant d'appareils de dernière génération."D'après "To70 Belgium", organisme indépendant et consultant en aéronautique, 89.215 personnes vivaient l'année dernière dans une zone où l'impact sonore était d'au moins 55 décibels (8% de moins qu'en 2019). Les "contours de bruit" se concentrent sur cinq communes : Machelen (avec 2.825 habitants "potentiellement très gênés"), Zaventem (2.225), Bruxelles-Ville (1.830), Steenokkerzeel (1.725) et Evere (1.542). Ensemble, ils abritent les trois quarts de tous les riverains "potentiellement très gênés". Une formule complexe est utilisée pour calculer le nombre de personnes dites "potentiellement très gênées", en 2023, il y en avait 13.432, soit environ 14% de plus qu'en 2022 (7,2% de moins qu'en 2019).Si Grimbergen et Woluwe-Saint-Lambert sont sorties de la zone d'au moins 55 décibels et ne comptent donc plus d'habitants "potentiellement très gênés", la charge sonore a légèrement augmenté à Steenokkerzeel et Kampenhout, sous l'itinéraire d'atterrissage de la piste 25R (en provenance de l'est). Il y a également plus de personnes "potentiellement très gênées" qu'en 2019 dans les communes situées en dessous de l'itinéraire d'atterrissage de la piste 01 (approche par le sud) : Kraainem, Wezembeek-Oppem et Woluwe-Saint-Pierre. Cela s'explique par une utilisation accrue de cette piste en raison des conditions météorologiques, c'est-à-dire la direction du vent.