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Les chercheurs ont surveillé l'administration d'insuline de 26 pompes (trois types différents) lors de tests dans la plus grande chambre hypobare d'Europe, avec l'idée de simuler les changements de pression atmosphérique dans les cabines d'avions en cours du vol. Les cabines sont pressurisées en montant en altitude, mais cette pressurisation n'est que partielle car elle est énergivore et le maintien d'une pression plus ou moins équivalente à celle au sol risque de faire exploser la cabine. La chambre hypobare a été dépressurisée pendant une simulation de montée pendant 20 minutes et un vol en croisière de 30 minutes, imitant l'altitude d'une cabine pressurisée d'avion à 8.000 pieds (550 mmHg). La pression ambiante a ensuite été augmentée pendant une simulation d'atterrissage, représentée par une "descente" de 20 minutes jusqu'au niveau du sol (750 mmHg). Pendant la simulation de montée, la dépression relative a entraîné la formation de bulles dans les cartouches d'insuline, ce qui a provoqué la libération de 0,6 unité (en moyenne) d'insuline en trop. Une quantité peu susceptible de provoquer des épisodes d'hypoglycémie symptomatiques ou cliniquement significatifs, ce qui est plutôt rassurant. Les résultats étaient globalement similaires dans la période de descente simulée : la pression atmosphérique augmentant, les cartouches ont administré en moyenne 0,5 unité d'insuline en moins, ce qui pourrait augmenter légèrement la glycémie. Les résultats étaient plus inquiétants lors de simulations de perte soudaine de pression dans la cabine, comme cela s'est produit en janvier dans un Boeing 737 Max qui avait perdu une porte. D'après les tests réalisés, ce type de dépression pourrait entraîner l'administration de 5,6 unités d'insuline en excès, ce qui pourrait provoquer une baisse dangereuse de la glycémie. Pour les chercheurs, les diabétiques de type 1 sous pompe à insuline devraient être informés de l'impact possible des voyages en avion, tout particulièrement lors de la descente. Leur recommandation : déconnecter temporairement la pompe avant le décollage et, à l'altitude de croisière, retirer les bulles d'air qui se sont créées par la dépression relative.