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Ce symposium satellite organisé par AstraZeneca dans le cadre de l'ERS 2023 a montré que l'impact négatif des exacerbations de BPCO était loin de se limiter à la diminution irréversible de la fonction pulmonaire. Il y a également une augmentation précoce du risque d'événements CV (AVC, infarctus), mais qui peut s'étendre jusqu'à 1 an après l'exacerbation chez les sujets ayant des facteurs de risque CV, ce qui est la situation la plus fréquente (hypertension, atteinte coronaire, défaillance cardiaque). Dans les 12 mois suivant une exacerbation, la mortalité est plus élevée qu'après un infarctus et globalement seul 1 patient sur 2 est toujours en vie 3,6 ans après une exacerbation sévère et la cause du décès est cardiopulmonaire dans environ 50% des cas. Tout cela indique que la BPCO est à considérer comme un facteur de risque de survenue d'événements CV et justifie amplement: ? une identification précoce des patients atteints de BPCO les plus à risque (symptomatologie, comorbidités, facteurs de risque CV, sévérité de l'atteinte pulmonaire, fréquence et sévérité des antécédents d'exacerbations). ? une optimisation la plus parfaite possible de la prise en charge non pharmacologique (tabagisme, réhabilitation pulmonaire) et médicamenteuse (triple thérapie à dose fixe dans un seul inhalateur). Les résultats à attendre de ce type de traitement ont été documentés dans diverses études. Ainsi l'essai KRONOS montre que la triple thérapie budésonide/glycopyrrolate/formotérol réduit plus les exacerbations modérées à sévères que la double thérapie budésonide/formotérol (+18%) ou la double thérapie glycopyrrolate/formotérol (+ 52%). A noter que ces résultats ont été obtenus chez des sujets qui dans 3 cas sur 4, n'avaient pas fait d'exacerbation au cours des 12 mois précédant leur inclusion dans l'étude. Des résultats allant dans le même sens ont été obtenus dans l'étude ETHOS. Cette étude montre en plus une diminution significative du risque d'événements cardiovasculaire et de mortalité, en grande part liée à une réduction des décès cardiovasculaires. Dans PROMETHEUS, une modélisation indique que le passage à la trithérapie à dose fixe délivrée par un seul inhalateur chez tous les patients américains correspondant au profil des patients enrôlés dans ETHOS permettrait une réduction de 25% de la mortalité et de 15% des exacerbations. Et de conclure que la prise en charge proactive améliore le pronostic cardiopulmonaire et que sa mise en oeuvre précoce réduit le risque de futures exacerbations.