L'abémaciclib est un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4 et 6 (CDK4/6) plus particulièrement actif sur CDK4. Ce composé a été testé dans MONARCH-3, un essai randomisé de phase 3 ayant comparé l'abémaciclib contre placebo chez des femmes atteintes de cancer du sein HER2- HR+ à un stade avancé avec récidive loco-régionale ou métastases à distance et recevant une un traitement anti-aromatase laissé au choix de l'investigateur.

Une étude bien conduite

L'étude a été stratifiée selon la localisation des métastases viscérales (54%), osseuses (22%) ou mixtes (34%) et de l'exposition ou non à un traitement hormonal. L'objectif principal était de démontrer que la combinaison abémaciclib+hormonothérapie offre une meilleure survie sans progression (PFS).

Angelo di Leo (Prato, Italie) a présenté les résultats de l'analyse intermédiaire prévue dans le protocole. Le suivi médian était à ce moment de 17,8 mois. En tout, 493 femmes ménopausées ont été randomisées à raison de 2: 1. Le premier groupe a reçu abémaciclib en continu 150 mg x 2/ j (n = 328) et, le second, le placebo (n = 165).

De plus, toutes les patientes ont été traitées par 1 mg d'anastrozole ou 2,5 mg de létrozole par jour. Les patientes n'avaient pas encore reçu de traitement pour les métastases. Cependant, une hormonothérapie adjuvante était permise. Ainsi près de la moitié des patientes avaient déjà bénéficié d'un traitement hormonal néoadjuvant ou adjuvant au préalable.

Les caractéristiques démographiques et cliniques étaient équivalentes dans les deux bras de traitement. L'âge médian était de 63 ans. Elles souffraient de récidives métastatiques dans 55 à 60% des cas avec des métastases de novo chez près de 40% d'entre elles.

Brelan d'as...

PALOMA-2 et MONALEESA-2 avaient aussi étudié le même type de population que MONARCH-3. Les résultats sont également similaires. Ainsi MONARCH-3 que l'ajout de l'abémaciclib à un inhibiteur de l'aromatase (AI) est plus efficace que l'AI seul. La PFS médiane n'est pas atteinte dans le traitement combiné alors qu'elle est de 14,7 mois dans le groupe placebo, soit une diminution du risque de progression de 45% environ (HR-0,543 ; 95%CI-0,409-0,723 ; p0,000021) lors de l'analyse intermédiaire. Le taux de réponse objective est de 48,2% pour le groupe abémaciclib et de 34,5% pour l'autre groupe (p-0,002). Pour celles dont la maladie était mesurable, la différence d'ORR est la même et reste significative : 59,2% versus 43,8% (p-0,004). L'analyse par sous-groupes prédéfinis ne montre pas de différence entre les patientes.

De manière exploratoire, les investigateurs se sont aussi attachés à analyser les données en fonction de la sévérité de la maladie. Il s'avère que ce sont les patientes les plus atteintes qui bénéficient le plus du traitement. "C'est le cas notamment des patientes avec des métastases hépatiques", explique Angelo di Leo. "En revanche, celles sans métastase ou une ou deux métastases osseuses en retirent moins de bénéfices."

Concernant les effets secondaires, il n'y a rien de particulier à signaler par rapport à la tolérance ou la sécurité d'emploi. Comme on sait, ce sont surtout des troubles digestifs et en particulier des diarrhées qui posent problème avec l'abémaciclib. Ces épisodes surviennent habituellement dans les 7 à 10 jours qui suivent le début du traitement. A l'inverse des autres molécules de la même classe, l'abémaciclib provoque peu de neutropénies.

MONARCH-3 après les deux autres démontre que l'association en première ligne d'un inhibiteur de CDK4/6 à un inhibiteur de l'aromatase représente un traitement de premier choix offrant une prolongation de la PFS. Ceci constitue probablement, grâce à cette étude, l'étape ultime avant des modifications profondes de la prise en charge de ce type de cancer.

Di Leo A. et al. MONARCH 3: Abemaciclib as initial therapy for patients with HR+/HER2- advanced breast cancer. ESMO 2017 Abstract# 236O.

L'abémaciclib est un inhibiteur des kinases dépendantes des cyclines 4 et 6 (CDK4/6) plus particulièrement actif sur CDK4. Ce composé a été testé dans MONARCH-3, un essai randomisé de phase 3 ayant comparé l'abémaciclib contre placebo chez des femmes atteintes de cancer du sein HER2- HR+ à un stade avancé avec récidive loco-régionale ou métastases à distance et recevant une un traitement anti-aromatase laissé au choix de l'investigateur.Une étude bien conduiteL'étude a été stratifiée selon la localisation des métastases viscérales (54%), osseuses (22%) ou mixtes (34%) et de l'exposition ou non à un traitement hormonal. L'objectif principal était de démontrer que la combinaison abémaciclib+hormonothérapie offre une meilleure survie sans progression (PFS).Angelo di Leo (Prato, Italie) a présenté les résultats de l'analyse intermédiaire prévue dans le protocole. Le suivi médian était à ce moment de 17,8 mois. En tout, 493 femmes ménopausées ont été randomisées à raison de 2: 1. Le premier groupe a reçu abémaciclib en continu 150 mg x 2/ j (n = 328) et, le second, le placebo (n = 165). De plus, toutes les patientes ont été traitées par 1 mg d'anastrozole ou 2,5 mg de létrozole par jour. Les patientes n'avaient pas encore reçu de traitement pour les métastases. Cependant, une hormonothérapie adjuvante était permise. Ainsi près de la moitié des patientes avaient déjà bénéficié d'un traitement hormonal néoadjuvant ou adjuvant au préalable. Les caractéristiques démographiques et cliniques étaient équivalentes dans les deux bras de traitement. L'âge médian était de 63 ans. Elles souffraient de récidives métastatiques dans 55 à 60% des cas avec des métastases de novo chez près de 40% d'entre elles. Brelan d'as...PALOMA-2 et MONALEESA-2 avaient aussi étudié le même type de population que MONARCH-3. Les résultats sont également similaires. Ainsi MONARCH-3 que l'ajout de l'abémaciclib à un inhibiteur de l'aromatase (AI) est plus efficace que l'AI seul. La PFS médiane n'est pas atteinte dans le traitement combiné alors qu'elle est de 14,7 mois dans le groupe placebo, soit une diminution du risque de progression de 45% environ (HR-0,543 ; 95%CI-0,409-0,723 ; p0,000021) lors de l'analyse intermédiaire. Le taux de réponse objective est de 48,2% pour le groupe abémaciclib et de 34,5% pour l'autre groupe (p-0,002). Pour celles dont la maladie était mesurable, la différence d'ORR est la même et reste significative : 59,2% versus 43,8% (p-0,004). L'analyse par sous-groupes prédéfinis ne montre pas de différence entre les patientes. De manière exploratoire, les investigateurs se sont aussi attachés à analyser les données en fonction de la sévérité de la maladie. Il s'avère que ce sont les patientes les plus atteintes qui bénéficient le plus du traitement. "C'est le cas notamment des patientes avec des métastases hépatiques", explique Angelo di Leo. "En revanche, celles sans métastase ou une ou deux métastases osseuses en retirent moins de bénéfices."Concernant les effets secondaires, il n'y a rien de particulier à signaler par rapport à la tolérance ou la sécurité d'emploi. Comme on sait, ce sont surtout des troubles digestifs et en particulier des diarrhées qui posent problème avec l'abémaciclib. Ces épisodes surviennent habituellement dans les 7 à 10 jours qui suivent le début du traitement. A l'inverse des autres molécules de la même classe, l'abémaciclib provoque peu de neutropénies. MONARCH-3 après les deux autres démontre que l'association en première ligne d'un inhibiteur de CDK4/6 à un inhibiteur de l'aromatase représente un traitement de premier choix offrant une prolongation de la PFS. Ceci constitue probablement, grâce à cette étude, l'étape ultime avant des modifications profondes de la prise en charge de ce type de cancer. Di Leo A. et al. MONARCH 3: Abemaciclib as initial therapy for patients with HR+/HER2- advanced breast cancer. ESMO 2017 Abstract# 236O.