Depuis 1999, le traitement standard consiste en l'association en radiothérapie et chimiothérapie utilisant le platine, celui-ci donne des résultats supérieurs à l'utilisation de la radiothérapie seule.

"Même avec la chimioradiothérapie, 25 à 40% des patientes rechutent et décèdent, il y a donc un besoin pour de meilleurs traitements" affirme le premier auteur de l'étude le Dr Sudeep Gupta (Mumbai, Inde). "Des essais précédents ont montré qu'une chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie permettait d'obtenir des résultats supérieurs à la radiothérapie seule, cependant aucune étude n'avait testé cette stratégie face aux traitements standards de chimioradiothérapie. (CTRT)". C'est ce que cette étude s'est donc proposée d'évaluer.

L'étude a porté sur 633 patientes atteintes de cancer spinocellulaire du col de l'utérus de stage IB2, IIA or IIB, n'ayant pas bénéficié d'un traitement au préalable. Ces patientes ont été randomisées soit en chimiothérapie néoadjuvante - paclitaxel (175mg/m²) et carboplatin (AUC 5-5) toutes les 3 semaines x 3 cycles - suivie d'une hystérectomie radicale, soit en chimioradiothérapie - radiation standard pelvienne (EBRT 40gy/20 fr/5 semaines + HDR 7gy/5 applications) plus cisplatine (40 mg/m²/semaine x 5 semaines) -. L'objectif principal était de comparer la survie sans maladie définie ainsi que la survie sans rechute ou les décès à cause du cancer entre les deux groupes de traitement.

Des résultats inattendus

Après un suivi médian de 58,5 mois, l'objectif principal était atteint pour 30% des patientes du groupe chimiothérapie/chirurgie et pour 23% des patientes du groupe chimioradiothérapie. Les taux de survie sans maladie pendant 5 ans étaient de 69,3% dans le groupe chimiothérapie/chirurgie et 76,7% dans le groupe chimioradiothérapie (p = 0,038).

"Nous avons découvert que le contraire de notre hypothèse était vrai", explique Sudeep Gupta. "Les patientes du groupe chimiothérapie/chirurgie avaient moins de chance de rester en vie et sans maladie au bout de 5 ans par rapport à celles qui ont reçu le traitement standard de chimioradiothérapie."

Lorsque les chercheurs ont intégré les causes du décès, ils n'ont pas trouvé de différence significative en termes de survie entre les deux groupes, ils ont cependant noté une tendance croissante de survie sans maladie dans le groupe de chimioradiothérapie (CTRT). "La chimioradiothérapie classique devrait continuer à être le traitement standard pour les patientes atteintes de cancer du col de l'utérus à un stade avancé", conclut Sudeep Gupta. Le Dr Amita Maheshwari, collègue du Dr Gupta, a confirmé que l'Hôpital de Mumbai où se trouve le plus grand centre cancérologique d'Inde, mène d'autres études à grande échelle qui seront prochainement présentées permettant ainsi une avancée dans les traitements et dans la prise en charge des patientes.

Les recherches continuent

"Le cancer du col de l'utérus est causé par l'infection du virus du papillome humain (HPV) et peut être prévenu grâce au dépistage et à la vaccination" a ajouté Sandro Pignata (Naples, Italie), expert ESMO. "Il en résulte une baisse du nombre de cancer du col de l'utérus en Europe, alors que ce taux est toujours élevé dans les pays en développement (84% des cas dans le monde - WCRF) où la radiothérapie moderne n'est pas toujours disponible. Dans ces cas, la chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie est peut-être la meilleure option."

Sandro Pignata souligne que l'EORTC conduit un essai similaire. Celui-ci est la seconde étude comparant la chimiothérapie néoadjuvante suivie de l'ablation de la tumeur et les traitements standards avec chimioradiothérapie. "Une fois l'étude de l'EORTC terminée, l'analyse combinée des deux essais apportera un nouvel éclairage pour un traitement le plus efficace possible du cancer du col de l'utérus" conclut-il.

Gupta S et al. Neoadjuvant chemotherapy followed by surgery (NACT-surgery) versus concurrent cisplatin and radiation therapy (CTRT) in patients with stage IB2 to IIB squamous carcinoma of cervix: A randomized controlled trial (RCT) ESMO2017 Abstract #928O

Depuis 1999, le traitement standard consiste en l'association en radiothérapie et chimiothérapie utilisant le platine, celui-ci donne des résultats supérieurs à l'utilisation de la radiothérapie seule."Même avec la chimioradiothérapie, 25 à 40% des patientes rechutent et décèdent, il y a donc un besoin pour de meilleurs traitements" affirme le premier auteur de l'étude le Dr Sudeep Gupta (Mumbai, Inde). "Des essais précédents ont montré qu'une chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie permettait d'obtenir des résultats supérieurs à la radiothérapie seule, cependant aucune étude n'avait testé cette stratégie face aux traitements standards de chimioradiothérapie. (CTRT)". C'est ce que cette étude s'est donc proposée d'évaluer. L'étude a porté sur 633 patientes atteintes de cancer spinocellulaire du col de l'utérus de stage IB2, IIA or IIB, n'ayant pas bénéficié d'un traitement au préalable. Ces patientes ont été randomisées soit en chimiothérapie néoadjuvante - paclitaxel (175mg/m²) et carboplatin (AUC 5-5) toutes les 3 semaines x 3 cycles - suivie d'une hystérectomie radicale, soit en chimioradiothérapie - radiation standard pelvienne (EBRT 40gy/20 fr/5 semaines + HDR 7gy/5 applications) plus cisplatine (40 mg/m²/semaine x 5 semaines) -. L'objectif principal était de comparer la survie sans maladie définie ainsi que la survie sans rechute ou les décès à cause du cancer entre les deux groupes de traitement.Des résultats inattendusAprès un suivi médian de 58,5 mois, l'objectif principal était atteint pour 30% des patientes du groupe chimiothérapie/chirurgie et pour 23% des patientes du groupe chimioradiothérapie. Les taux de survie sans maladie pendant 5 ans étaient de 69,3% dans le groupe chimiothérapie/chirurgie et 76,7% dans le groupe chimioradiothérapie (p = 0,038)."Nous avons découvert que le contraire de notre hypothèse était vrai", explique Sudeep Gupta. "Les patientes du groupe chimiothérapie/chirurgie avaient moins de chance de rester en vie et sans maladie au bout de 5 ans par rapport à celles qui ont reçu le traitement standard de chimioradiothérapie."Lorsque les chercheurs ont intégré les causes du décès, ils n'ont pas trouvé de différence significative en termes de survie entre les deux groupes, ils ont cependant noté une tendance croissante de survie sans maladie dans le groupe de chimioradiothérapie (CTRT). "La chimioradiothérapie classique devrait continuer à être le traitement standard pour les patientes atteintes de cancer du col de l'utérus à un stade avancé", conclut Sudeep Gupta. Le Dr Amita Maheshwari, collègue du Dr Gupta, a confirmé que l'Hôpital de Mumbai où se trouve le plus grand centre cancérologique d'Inde, mène d'autres études à grande échelle qui seront prochainement présentées permettant ainsi une avancée dans les traitements et dans la prise en charge des patientes.Les recherches continuent "Le cancer du col de l'utérus est causé par l'infection du virus du papillome humain (HPV) et peut être prévenu grâce au dépistage et à la vaccination" a ajouté Sandro Pignata (Naples, Italie), expert ESMO. "Il en résulte une baisse du nombre de cancer du col de l'utérus en Europe, alors que ce taux est toujours élevé dans les pays en développement (84% des cas dans le monde - WCRF) où la radiothérapie moderne n'est pas toujours disponible. Dans ces cas, la chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie est peut-être la meilleure option." Sandro Pignata souligne que l'EORTC conduit un essai similaire. Celui-ci est la seconde étude comparant la chimiothérapie néoadjuvante suivie de l'ablation de la tumeur et les traitements standards avec chimioradiothérapie. "Une fois l'étude de l'EORTC terminée, l'analyse combinée des deux essais apportera un nouvel éclairage pour un traitement le plus efficace possible du cancer du col de l'utérus" conclut-il.Gupta S et al. Neoadjuvant chemotherapy followed by surgery (NACT-surgery) versus concurrent cisplatin and radiation therapy (CTRT) in patients with stage IB2 to IIB squamous carcinoma of cervix: A randomized controlled trial (RCT) ESMO2017 Abstract #928O