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Différents sous-types sont repris dans les CCR de stade II-III, avec un pronostic différent à prendre en considération lors du choix du traitement. À cet égard, la chimiothérapie adjuvante est une option importante car une proportion importante des patients en stade II-III décède des suites du CCR. Depuis 1990, nous savons que certains patients peuvent tirer profit d'une chimiothérapie adjuvante à base de 5-FU/lévamisole ou de 5-FU/acide folique. Des schémas à base d'oxaliplatine ont ensuite été ajoutés à l'arsenal thérapeutique, pouvant être combinés à la capécitabine. Après résection de la tumeur primaire, la chimiothérapie adjuvante doit de préférence débuter dans les deux mois. Une méta-analyse de plusieurs études a en effet montré qu'après plus de huit semaines, la survie globale diminuait de manière significative. 1 En ce qui concerne la valeur ajoutée de l'oxaliplatine, le Pr Peeters a fait référence à deux études cliniques qui ont montré que, du moins pour le CCR de stade III, l'ajout d'oxaliplatine était associé à une survie significativement plus longue. 2,3 Depuis, plusieurs autres traitements adjuvants ont été étudiés dans le cadre d'essais cliniques, sans résultats positifs jusqu'à présent. Mais comment affiner encore la stratégie de traitement avec la chimiothérapie adjuvante actuellement disponible? Le pronostic peut ici jouer un rôle. Nous savons que les mutations RAS et BRAF, mais aussi le statut MSI, ont une valeur pronostique en cas de CCR. Concernant la MSI, nous savons que les patients atteints d'un CCR de stade III avec une MSI-H ont un meilleur pronostic que ceux qui présentent une MSS. En 2014, le KCE a publié un rapport reprenant des recommandations pour la chimiothérapie adjuvante du CCR4 (voir fig. 1). Le Pr Peeters souligne que le choix de la chimiothérapie adjuvante ne doit pas seulement être effectué en fonction du bénéfice attendu, mais aussi en fonction de la toxicité. Tous les différents schémas utilisés aujourd'hui impliquent des effets indésirables de grade ?III. Pour l'oxaliplatine, la neuropathie est un effet indésirable important. Le consortium IDEA a étudié dans quelle mesure l'oxaliplatine (FOLFOX/CAPOX) pouvait être choisie pour limiter le traitement adjuvant à trois mois au lieu de six. 5 L'étude a montré que la neuropathie pouvait effectivement être limitée si la durée du traitement était réduite à trois mois. Mais globalement, l'étude a indiqué qu'en termes d'efficacité, un traitement de six mois devait rester la norme. Une analyse plus approfondie a toutefois montré que, pour les groupes à faible risque, l'on pouvait opter pour une durée de traitement de trois mois (voir fig. 2). En termes de toxicité, dans un avenir proche, les directives recommanderont de tester les patients pour le déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase avant d'entamer un traitement par fluoropyrimidine. Selon le Pr Peeters, un certain nombre de domaines de recherche pourraient influencer les stratégies de traitement futurs, comme la possibilité d'un traitement néoadjuvant ou des marqueurs supplémentaires tels que l'Immunoscore ou l'ADN tumoral circulant. Il est également possible que nous puissions accueillir l'immunothérapie adjuvante pour le CCR ; à cet égard, plusieurs études cliniques sont dans les starting-blocks.