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Les tumeurs présentant une fusion du gène NTRK (neurotrophic tyrosine receptor kinase) se développent lorsque le gène codant pour la protéine TRK (NTRK 1, NTRK 2, NTRK 3) est brisé et que la partie du gène qui code pour le domaine kinase fusionne avec un autre gène, ce qui entraîne la formation de protéines de fusion TRK oncogènes. La fusion du gène NTRK entraîne une surexpression de l'activité kinase, responsable d'une division cellulaire incontrôlée et d'une croissance tumorale. Cette fusion de gènes se retrouve dans des tumeurs touchant des enfants et des adultes, et à différentes fréquences dans différents types de tumeurs. Il est donc possible d'utiliser un traitement oncologique de précision pour les patients souffrant de ces tumeurs, mais l'incidence est faible. En Belgique, on estime que, chaque année, une quinzaine de patients cancéreux présentent une fusion du gène NTRK, ce qui explique que la recherche de ces patients soit un défi majeur. Il existe plusieurs manières de déterminer les fusions du gène NTRK, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Malheureusement, aucun test n'est remboursé à l'heure actuelle. Il est donc très important de détecter efficacement les patients positifs pour NTRK. Selon les recommandations de l'ESMO, il est possible qu'une plateforme de séquençage ne soit pas disponible dans tous les laboratoires, c'est pourquoi ils recommandent une approche en deux étapes. Ils conseillent de réaliser d'abord un test immunohistochimique (IHC) ; en cas de résultat positif, il est recommandé de procéder ensuite à un séquençage de nouvelle génération (NGS) pour confirmer le test positif. En Belgique, les gènes NTRK ne figurent pas encore sur la liste de la convention NGS. En outre, cette convention ne s'applique qu'au séquençage de l'ADN et non au séquençage de l'ARN, alors que ce dernier constitue actuellement la méthode privilégiée pour détecter les fusions du gène NTRK. Le test VENTANA pan-TRK (EPR17341), de Roche Diagnostics, est le premier test IHC in vitro capable de détecter l'expression des trois protéines TRK. Toutefois, il ne peut faire la distinction entre l'expression de type sauvage et l'expression induite par une fusion de gènes oncogène. L'expression de la protéine TRK de type sauvage n'est pas très fréquente dans la plupart des tumeurs solides, contrairement aux tumeurs présentant une protéine de fusion du gène NTRK, qui ont généralement un niveau significatif d'expression du domaine TRK. L'utilisation d'un test IHC présente plusieurs avantages, étant donné que le test est disponible dans n'importe quel laboratoire de pathologie ; il est rapide et peu onéreux. La couleur peut dans certains cas fournir davantage d'informations sur le partenaire de fusion. En outre, les premiers résultats indiquent qu'environ 10% de toutes les tumeurs sont pan-TRK IHC positives, ce qui signifie que le nombre de tests NGS peut être réduit de manière drastique.