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Beaucoup de patients atteints d'une maladie à faible risque subissent les conséquences d'une terminologie générique : le mot "cancer" génère peur et anxiété. La solution ne serait-elle pas que la terminologie soit changée pour ces maladies moins graves, afin que les patients se sentent moins anxieux et qu'il soit plus facile de les guider vers une surveillance active ?Mais cela pourrait aussi être une fausse bonne idée, car il faut faire très attention au(x) nom(s) qui seraient choisis : ils pourraient aussi causer de l'anxiété. Et il faudrait aussi éviter que les patients atteints d'une maladie à faible risque ne cessent de bénéficier d'un suivi et d'une surveillance active.Reste qu'à l'heure actuelle le terme " cancer " fait référence à une maladie présentant un potentiel métastatique étendu, allant d'une progression <5% sur 2 décennies, à un niveau extrêmement élevé, de 75% ou plus à 1 ou 2 ans.Revenons à Hippocrate et prenons l'exemple du cancer du sein. Ce terme générique englobe à la fois les tumeurs présentant un risque élevé de récidive précoce, nécessitant généralement une intervention chirurgicale parfois mutilante et des traitements systémiques (chimiothérapie et autres), celles présentant un risque de récidive tardive, nécessitant néanmoins un traitement hormonal de longue durée, et des tumeurs d'excellent pronostic associées à une survie à 10 ans de 100%, même en l'absence de traitement systémique.Alors qu'il est actuellement scientifiquement possible d'identifier les lésions à faible, moyen et haut risque grâce à des tests spécifiques, pourquoi ne pas en informer les patients en affinant le nom de leur maladie ? Et abandonner ainsi le terme générique de " cancer " qui ne veut plus rien dire mais qui génère toujours autant d'anxiété.