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Ce point a été confirmé par les résultats de l'étude ASTIM présentés à l'ASH, la plus longue étude observationnelle jamais menée à ce jour, qui affiche un taux de TFR de 45,7 % après 15 ans. " La plupart des rechutes se sont produites au cours de la première année qui suivait l'arrêt du traitement, bien que les patients aient pris en moyenne un inhibiteur de la tyrosine kinase (ITK) pendant 7 ans et que la durée médiane de la DMR ( deep molecular response, ou réponse moléculaire profonde, = RM ? 4, ou bcr-abl/abl < 0,01 %) ait été d'au moins 4 ans ", explique le Pr Samantha Benghiat (Hôpital Erasme, Bruxelles) Les facteurs associés à la TFR sont la durée du traitement par ITK et la durée de la RM 4,0. L'élément prédictif d'une perte tardive de la TFR (à savoir, après plus de 2 ans) est une RM instable (deux dosages successifs > RM 4,5 et/ou perte de la RM 4,0)1. Dans le cadre de l'étude FILMC STOP 2G-TKI, plus de 100 patients ont reçu un ITK de 2e génération. La TFR après 60 mois était de 55 % chez les patients qui avaient pris l'ITK ? 3 ans (dans différentes lignes de traitement) et qui présentaient une RM non détectable de 4,5 pendant ? 2 ans. En cas de perte de la RM, un ITK pouvait être repris sans problèmes notables. L'étude a montré que plus longtemps le patient était en TFR, plus les chances de maintien de la TFR étaient élevées. Les facteurs prédictifs d'une perte de TFR sont les suivants : résistance ou réponse sous- optimale à un ITK antérieur et à la RM à 6 mois (ainsi, la rechute survenait dans tous les cas dans les 3 mois en cas de bcr-abl/abl < 0,1 %)2. Une étude japonaise a montré que chez les jeunes patients également (15-18 ans), un ITK pouvait être arrêté tout en observant une TFR identique à celle constatée chez les adultes. Étonnamment, on a remarqué que les patients qui présentaient un taux infra-thérapeutique d'imatinib avant l'arrêt obtenaient de meilleurs résultats3. Enfin, une étude britannique a conçu un score pronostique pour la TFR. L'analyse multivariée a identifié 4 facteurs déterminant une probabilité plus élevée de TFR dans la RM 3 ou 4 : la durée de la RM 4 en années, l'absence de résistance antérieure à un ITK, un âge de > 40 ans lors du diagnostic, ainsi qu'un type de transcription spécifique (e14a2 ou 14a2-e13a2)4. Enfin, l'étude RESTIM a montré qu'il est possible d'arrêter l'ITK qui a été réinstauré après l'échec de la TFR (TFR2). Cette stratégie est la plus efficace chez les patients chez lesquels le premier épisode de TFR avait duré plus de 6 mois5.