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Spectaculaire, inédit, révolutionnaire : voici quelques-uns des adjectifs fréquemment entendus cette année de la bouche des experts internationaux pour qualifier les résultats de certaines études présentées lors de l'ASCO américaine et l'ESMO européenne. Trois domaines, en particulier, ont connu, cette année, des avancées spectaculaires.Le cancer du sein hormonodépendant représente près des 2/3 des cancers du sein diagnostiqués chez les femmes non ménopausées. Dans l'étude Monaleesa-7, près de 70% des patientes présentant un cancer du sein hormonosensible avancé et traitées par hormonothérapie + ribociclib étaient toujours en vie à 3 ans de suivi vs 46% des femmes traitées par hormonothérapie seule, soit une diminution de près de 30% du risque relatif de décès. De plus, un traitement ciblant exclusivement les cellules cancéreuses est bien moins toxique que la chimiothérapie traditionnelle.Cinq ans après avoir initié un traitement par pembrolizumab, le taux de survie globale des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules avancé est de 25% sans chimiothérapie préalable et de 15% pour ceux ayant bénéficié d'une chimiothérapie avant pembrolizumab. Pour rappel, avant l'avènement de l'immunothérapie, le taux de survie à cinq ans pour ce type de cancer n'excédait pas 5%. Le pronostic pour ce cancer est donc amélioré et pour nombre de patients, la survie ne se décompte plus en mois.Avec un diagnostic trop souvent tardif, le cancer du pancréas est l'un des plus meurtrier : peu de patients sont encore en vie à un an. Une étude importante présentée lors de l'ASCO démontre cependant qu'un traitement spécifique d'entretien, l'olaparib, un inhibiteur de PARP, administré après une chimiothérapie classique à base de platine, retarde significativement la progression métastatique du cancer du pancréas, uniquement chez les patients porteurs d'une mutation BRCA1 ou BRCA2.Le risque de progression de la tumeur ou de décès est réduit de 47% chez les patients traités par olaparib. Ces résultats nécessitent une confirmation sur le long cours mais constituent une avancée majeure pour un cancer dont les essais cliniques se soldent plus souvent par un échec.Bonne lecture.