L'étude randomisée de phase 3 PERSEPHONE, menée au Royaume-Uni montre que les résultats d'efficacité obtenus avec 6 mois de trastuzumab en adjuvant ne sont pas inférieurs à ceux documentés lorsque ce traitement est administré pendant les classiques 12 mois. Par ailleurs, le traitement le plus court s'assortit d'une toxicité cardiaque réduite de moitié.
Ces résultats présentés en avant-première de la réunion annuelle de l'ASCO ont été obtenus dans le cadre d'une étude multicentrique britannique ayant enrôlé 4.088 femmes ayant un cancer du sein HER2-positif diagnostiqué précocement. Les femmes étaient stratifiées en fonction du statut concernant les récepteurs aux oestrogènes, du type de chimiothérapie (base anthracycline, base taxane et les deux) et de la synchronisation ou non du trastuzumab par rapport à cette chimiothérapie. Une randomisation 1:1 a alloué la moitié de ces femmes au bras trastuzumab 6 mois et l'autre moitié au bras trastuzumab 12 mois. La médiane de suivi est de l'ordre de 5 ans.
L'objectif de cette étude financée par les autorités britanniques était de démontrer que 6 mois de trastuzumab en adjuvant n'était pas inférieur à 12 mois de trastuzumab en termes de survie sans maladie (critère principal de jugement = première rechute ou décès, quelle qu'en soit la cause), la non-infériorité étant définie comme pas plus de 3% en moins que les 80% de survie sans maladie prévus dans le bras 12 mois et nécessitait la survenue globale de 500 événements.
Dans le cadre d'un suivi médian de 4,9 ans, ont été documentés 512 événements constitutifs du critère principal (12%) dont 319 décès (8 %)
Le taux de survie sans maladie à 4 ans était de 89,4% dans le bras 6 mois et de 89,8% dans le bras 12 mois (IC 95% 88-91 pour les deux bras) et la limite de non-infériorité du rapport des risques relatifs (HR) a été fixée à 1,29. Ce ratio a été calculé à 1,07 (IC 95% 0,93-1,24) ce qui satisfait donc le critère de non-infériorité et permet de dire que 6 mois de trastuzumab en adjuvant ne sont pas inférieurs aux classiques 12 mois généralement utilisés (p=0,01).
Des résultats allant dans le même sens ont été constatés pour la survie globale et lors des analyses préplanifiées de survie sans maladie et de survie globale intervenues après 6 mois de trastuzumab. Il est par ailleurs rapporté moins d'événements cardiaques chez les femmes du bras 6 mois, avec par exemple 4 % d'arrêts de traitement pour cardiotoxicité versus 8% dans le bras 12 mois (p<0,0001) et une récupération significativement plus rapide de la fonction cardiaque dans le bras 6 mois (p=0,02).
La messe n'est pas forcément dite en raison d'une certaine hétérogénéité en fonction des variables de stratification et les investigateurs eux-mêmes plaident pour des analyses plus approfondies avant d'envisager un changement de pratique. Il importe par exemple de pouvoir identifier les femmes qui bénéficieraient davantage de 12 mois de trastuzumab.
D'après la communication d'Helena M Earl. ASCO 2018. Chicago 1-5 juin
Ces résultats présentés en avant-première de la réunion annuelle de l'ASCO ont été obtenus dans le cadre d'une étude multicentrique britannique ayant enrôlé 4.088 femmes ayant un cancer du sein HER2-positif diagnostiqué précocement. Les femmes étaient stratifiées en fonction du statut concernant les récepteurs aux oestrogènes, du type de chimiothérapie (base anthracycline, base taxane et les deux) et de la synchronisation ou non du trastuzumab par rapport à cette chimiothérapie. Une randomisation 1:1 a alloué la moitié de ces femmes au bras trastuzumab 6 mois et l'autre moitié au bras trastuzumab 12 mois. La médiane de suivi est de l'ordre de 5 ans.L'objectif de cette étude financée par les autorités britanniques était de démontrer que 6 mois de trastuzumab en adjuvant n'était pas inférieur à 12 mois de trastuzumab en termes de survie sans maladie (critère principal de jugement = première rechute ou décès, quelle qu'en soit la cause), la non-infériorité étant définie comme pas plus de 3% en moins que les 80% de survie sans maladie prévus dans le bras 12 mois et nécessitait la survenue globale de 500 événements.Dans le cadre d'un suivi médian de 4,9 ans, ont été documentés 512 événements constitutifs du critère principal (12%) dont 319 décès (8 %)Le taux de survie sans maladie à 4 ans était de 89,4% dans le bras 6 mois et de 89,8% dans le bras 12 mois (IC 95% 88-91 pour les deux bras) et la limite de non-infériorité du rapport des risques relatifs (HR) a été fixée à 1,29. Ce ratio a été calculé à 1,07 (IC 95% 0,93-1,24) ce qui satisfait donc le critère de non-infériorité et permet de dire que 6 mois de trastuzumab en adjuvant ne sont pas inférieurs aux classiques 12 mois généralement utilisés (p=0,01). Des résultats allant dans le même sens ont été constatés pour la survie globale et lors des analyses préplanifiées de survie sans maladie et de survie globale intervenues après 6 mois de trastuzumab. Il est par ailleurs rapporté moins d'événements cardiaques chez les femmes du bras 6 mois, avec par exemple 4 % d'arrêts de traitement pour cardiotoxicité versus 8% dans le bras 12 mois (p<0,0001) et une récupération significativement plus rapide de la fonction cardiaque dans le bras 6 mois (p=0,02).La messe n'est pas forcément dite en raison d'une certaine hétérogénéité en fonction des variables de stratification et les investigateurs eux-mêmes plaident pour des analyses plus approfondies avant d'envisager un changement de pratique. Il importe par exemple de pouvoir identifier les femmes qui bénéficieraient davantage de 12 mois de trastuzumab. D'après la communication d'Helena M Earl. ASCO 2018. Chicago 1-5 juin