Selon les caractéristiques des patientes, le traitement endocrinien (ET) adjuvant des cancers du sein HR+ peut durer jusqu'à 10 ans, posant problème pour les femmes encore jeunes et ayant un désir d'enfant. D'où l'intérêt de l'étude prospective POSITIVE (Pregnancy Outcomeand Safetyof Interrupting Therapyfor women with endocrine responsIVE breast cancer) fruit d'un effort international de grande envergure auquel a contribué la Belgique et dont les premiers résultats ont été présentés lors du SABCS 2022.
Les patientes recrutées devaient avoir moins de 42 ans, un cancer hormonodépendant (stades I à III) et avoir reçu un ET pendant 18 à 30 mois.
Trois mois après l'interruption de l'ET, une période de 2 ans était prévue pour la conception, l'accouchement et l'allaitement. Après la grossesse ou après atteinte des 2 ans sans traitement l'ET était repris jusqu'à parvenir aux 5 ou 10 ans planifiés. Le critère principal était l'intervalle libre sans cancer du sein (BCFI = depuis l'inclusion jusqu'à la survenue éventuelle d'une récidive invasive homolatérale, locorégionale, controlatérale ou à distance). L'intervalle libre sans maladie à distance (DCFI) était un critère secondaire. Les données provenant d'une cohorte de 1499 patientes non ménopausées des essais SOFT/TEXT ont servi de contrôle externe.
Entre décembre 2014 et décembre 2019, 116 centres de 20 pays ont inclus 516 femmes (âge médian 37 ans, 75% de nullipares, stade TNM I 47% ; II 47%).
L'ET consistait en SERM 42%, SERM + suppression de la fonction ovarienne (OFS) 36%, inhibiteur de l'aromatase + OFS 16%. La durée médiane de l'ET était de 24,3 mois
62% des femmes avaient reçu une chimiothérapie (néo)adjuvante.
Il était prévu d'arrêter l'étude si plus de 46 récidives étaient documentées dans un délai moyen de suivi d'environ trois ans (1600 patients-année). Ce seuil n'a pas été atteint, dans le cadre d'un suivi médian de 41 mois, 44 femmes ont fait une récidive et les analyses indiquent à 3 ans des taux cumulés de femmes avec éléments constitutifs du BCFI et du DCFI
comparables à ceux de la cohorte TEXT/SOFT, respectivement 8,9% vs 9,2% (HR 0,81 ; IC 95% 0,57-1,15) et 4,5% vs 5,8% HR 0,70 ; IC 95% 0,44-1,12).
. Le taux de grossesse était de 74% avec 86% de naissances vivantes (poids normal 92% et sans malformation 96%) et 62% d'allaitement.
Au moment de l'analyse 76,3% des patientes avaient repris leur ET.
Au total Cette étude prospective montre qu'une interruption temporaire de l'ET n'a pas d'influence délétère sur le pronostic oncologique à court terme. Mais en raison du risque parfois tardif de récidive dans ce type de cancer, un suivi prolongé est prévu (à ce jour jusqu'en 2029). Au moins une grossesse a été obtenue chez 74% des femmes, s'est déroulée sans complications dans 89% des cas et a abouti à un nouveau-né vivant dans 86% des cas et sans problème particulier dans plus de 95% des cas.
D'après la présentation d'Ann H Partridge, Boston, MA, USA.
SABCS 2022, abstract GS4-09
Les patientes recrutées devaient avoir moins de 42 ans, un cancer hormonodépendant (stades I à III) et avoir reçu un ET pendant 18 à 30 mois. Trois mois après l'interruption de l'ET, une période de 2 ans était prévue pour la conception, l'accouchement et l'allaitement. Après la grossesse ou après atteinte des 2 ans sans traitement l'ET était repris jusqu'à parvenir aux 5 ou 10 ans planifiés. Le critère principal était l'intervalle libre sans cancer du sein (BCFI = depuis l'inclusion jusqu'à la survenue éventuelle d'une récidive invasive homolatérale, locorégionale, controlatérale ou à distance). L'intervalle libre sans maladie à distance (DCFI) était un critère secondaire. Les données provenant d'une cohorte de 1499 patientes non ménopausées des essais SOFT/TEXT ont servi de contrôle externe. Entre décembre 2014 et décembre 2019, 116 centres de 20 pays ont inclus 516 femmes (âge médian 37 ans, 75% de nullipares, stade TNM I 47% ; II 47%). L'ET consistait en SERM 42%, SERM + suppression de la fonction ovarienne (OFS) 36%, inhibiteur de l'aromatase + OFS 16%. La durée médiane de l'ET était de 24,3 mois62% des femmes avaient reçu une chimiothérapie (néo)adjuvante.Il était prévu d'arrêter l'étude si plus de 46 récidives étaient documentées dans un délai moyen de suivi d'environ trois ans (1600 patients-année). Ce seuil n'a pas été atteint, dans le cadre d'un suivi médian de 41 mois, 44 femmes ont fait une récidive et les analyses indiquent à 3 ans des taux cumulés de femmes avec éléments constitutifs du BCFI et du DCFIcomparables à ceux de la cohorte TEXT/SOFT, respectivement 8,9% vs 9,2% (HR 0,81 ; IC 95% 0,57-1,15) et 4,5% vs 5,8% HR 0,70 ; IC 95% 0,44-1,12).. Le taux de grossesse était de 74% avec 86% de naissances vivantes (poids normal 92% et sans malformation 96%) et 62% d'allaitement.Au moment de l'analyse 76,3% des patientes avaient repris leur ET. Au total Cette étude prospective montre qu'une interruption temporaire de l'ET n'a pas d'influence délétère sur le pronostic oncologique à court terme. Mais en raison du risque parfois tardif de récidive dans ce type de cancer, un suivi prolongé est prévu (à ce jour jusqu'en 2029). Au moins une grossesse a été obtenue chez 74% des femmes, s'est déroulée sans complications dans 89% des cas et a abouti à un nouveau-né vivant dans 86% des cas et sans problème particulier dans plus de 95% des cas. D'après la présentation d'Ann H Partridge, Boston, MA, USA.SABCS 2022, abstract GS4-09