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Le premier paiement, d'un montant de $100, était effectué si les tests démontraient que la personne n'avait pas recommencé à fumer après une semaine. Cette somme augmentait progressivement au fil du temps, pour atteindre $440 lors du dernier test, après six mois. Le but n'est pas de discuter ici les résultats de l'étude mais de réfléchir sur sa motivation, voire sa méthode d'incitation au sevrage tabagique.Car enfin, que voilà une bonne idée ! On pourrait même, pourquoi pas, l'étendre à d'autres domaines de la prévention. Par exemple et de manière non limitative: payer les hommes et les femmes pour qu'ils et qu'elles s'abstiennent de s'exposer au soleil et préviennent ainsi l'apparition d'un mélanome, payer pour encourager l'abstinence à l'alcool et prévenir le cancer du foie, payer pour diminuer l'ingestion de viande rouge et prévenir le cancer colorectal, payer pour... etc. Les auteurs de l'article pensent que cette approche pourrait de surcroit avoir un impact économique. Mais ils oublient de dire que si une personne qui fume un paquet par jour met cet argent de côté plutôt que d'acheter des cigarettes, elle pourrait accumuler plus de $2.000 par an, soit davantage que les $1.650 ponctuels proposés dans l'étude.Mais pour cela, il faut privilégier le dialogue entre le fumeur et le médecin, qu'il soit ou non tabacologue, et non l'incitant financier. Le dialogue ne coûte rien et n'a pas de prix. Jean-François Etter, Felicia Schmid. Effects of Large Financial Incentives for Long-Term Smoking Cessation. A Randomized Trial. Journal of the American College of Cardiology, 2016 ; 68 : 777-785.