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Après un suivi médian de 131 mois, 250 cancers du sein ont été observés (85 avec l'anastrozole [4,4 %] contre 165 avec le placebo [8,5 %]), soit une réduction significative de 49 % avec l'anastrozole pour tous les cancers du sein (HR 0,51, IC à 95 % : 0,39‑0,66, p < 0,0001). Cette diminution était plus marquée au cours des cinq premières années du suivi, et moins marquée durant les années suivantes (mais toujours de manière statistiquement significative). En outre, la différence d'effet au cours de ces deux périodes n'était pas significativement différente (p = 0,087). Après douze ans de suivi, le risque estimé de développement d'un cancer du sein était de 8,8 % (EIQ 7,6‑10,3) dans le groupe placebo, contre 5,3 % (4,3‑6,6) dans le groupe anastrozole.Une diminution de 54 % de l'apparition d'un cancer du sein positif aux récepteurs d'oestrogènes invasif a été observée avec l'anastrozole (HR 0,46, IC à 95 % 0,33‑0,65, p < 0,0001). Cette réduction était plus marquée au cours des cinq premières années : 61 % (HR 0,39, 0,23‑0,66, p < 0,0001), suivis de 48 % (HR 0,52, 0,33‑0,83, p = 0,0062). En ce qui concerne le cancer du sein négatif aux récepteurs d'oestrogènes invasif, une petite diminution, non significative, a été observée avec l'anastrozole (HR 0,77, 0,41‑1,44, p = 0,41).Une diminution significative de 59 % du carcinome canalaire in situ a également été retenue avec l'anastrozole (HR 0,41, 0,22‑0,79, p = 0,0081), surtout dans le cas de cancers positifs aux récepteurs d'oestrogènes (HR 0,22, 0,78‑0,65, p < 0,0001).Aucune augmentation des effets indésirables n'a été constatée, pas même en ce qui concerne les fractures (380 contre 373, OR 1,04, IC à 95 % 0,88‑1,22). La légère augmentation, non significative, pendant la période de traitement actif (198 contre 186, 1,09, 0,87‑1,35) a été compensée par une diminution après la fin du traitement (182 contre 187, 0,98, 0,79‑1,23).Aucune différence n'a été retenue en ce qui concerne les effets indésirables cardiovasculaires. Les infarctus du myocarde étaient aussi fréquents dans les deux groupes, tant au cours des cinq premières années (8 contre 8) qu'au cours du suivi ultérieur de la période de traitement (8 contre 6). Les thromboses veineuses profondes étaient un peu plus fréquentes dans le groupe placebo, tandis que les embolies pulmonaires ont augmenté de manière non significative dans le groupe anastrozole. En ce qui concerne les AIT et les embolies cérébrales, la différence entre les deux groupes n'était pas non plus significative (46 contre 36, p = 0,24).Cuzick, J., Sestak, I., Forbes, J.F. et al.: Use of anastrozole for breast cancer prevention (IBIS-II): long-term results of a randomised controlled trial. Lancet 2020; 395: 117-22. Publié en ligne le 12 décembre 2019. https://doi.org/10.1016/ S0140-6736(19)32955-1