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Dans cette étude multicentrique (10 centres au Royaume-Uni) et randomisée, 1 568 participants à haut risque (tous fumeurs ou anciens fumeurs atteints d'une pneumopathie obstructive chronique) ont été suivis pendant une période de cinq ans : 785 sujets ont fait l'objet d'une analyse annuelle des expectorations (cytologie et cytométrie) et, en cas de résultat suspect, un CT Scan à faible dose et une bronchoscopie par autofluorescence ont été réalisés. Par ailleurs, 783 sujets ont servi de groupe témoin.Chez 33,2 % de l'ensemble des participants du groupe soumis au dépistage, un résultat anormal à l'analyse des expectorations a été obtenu à un moment donné : 22,5% ont présenté une cytologie anormale et 12,6% ont obtenu une cytométrie anormale. 1,9% (15 sur 785) ont présenté à la fois une cytologie anormale et une cytométrie anormale, 20,6 % (162 sur 785) ont présenté uniquement une cytologie anormale et 10,7 % (84 sur 785) ont présenté uniquement une cytométrie anormale. 82,4% (14 sur 17) des cancers positifs pour les expectorations ont été détectés à un stade précoce, contre 38,1% (8 sur 21) des cancers négatifs pour les expectorations (p = 0,01).Au total, on a recensé 42 cancers du poumon chez les 785 participants soumis au dépistage, ainsi que 36 cancers du poumon chez les 783 participants du groupe témoin. 54,8% des participants dépistés (23 sur 42) ont été diagnostiqués à un stade précoce de la maladie, contre 45,2% (14 sur 31) dans le groupe témoin (p unilatéral =0,24). Les chances relatives de détection à un stade précoce étaient de 1,21 (IC à 95% 0,75-1,95 ; p = 0,24), et de 0,82 (IC à 95% 0,52-1,31) pour le stade tardif.En outre, dans le groupe dépisté, une faible sensibilité pour les expectorations (40,5 %) a été mise en évidence, ainsi qu'un pourcentage cumulatif de faux positifs de 32,8 %. Parmi les cas de cancer, 55 % ont présenté un résultat d'expectorations normal de façon répétée. Chez les patients positifs pour les expectorations qui avaient subi une bronchoscopie par autofluorescence, la sensibilité s'élevait à 45,5 % et le rapport cumulé sans progression était de 39,5 % ; par ailleurs, parmi les patients ayant subi un CT Scan à faible dose, la sensibilité s'élevait à 100 % et le rapport cumulé sans progression à 16,1 %.Par conséquent, la cytologie et la cytométrie des expectorations n'apportent aucune valeur ajoutée lors de la sélection des patients à haut risque pour un CT Scan à faible dose et une bronchoscopie par autofluorescence.Spiro, S.G.; Shah, P.L.; Rintoul, R.C. et al.: Sequential screening for lung cancer in a high-risk group: randomised controlled trial. Eur. Respir. J. 2019; 54. https://doi.org/10.1183/13993003.00581-2019.