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Touchant principalement les enfants et les adolescents, avec un pic d'incidence vers 15 ans, les cancers primitifs de l'os (ostéosarcome, sarcome d'Ewing, chondrosarcome...) affichent des taux de survie à 5 ans de 50 à 70% dans les meilleurs cas pour les formes localisées, mais de 20 à 30% seulement en cas de métastases, de rechute ou de résistance au traitement. Un pronostic qui n'a pas évolué au cours des 30 dernières années. L'os est un tissu vivant, en perpétuel remaniement, avec des phases de destruction (sous l'influence des ostéoclastes) et de formation (grâce aux ostéoblastes). Une des caractéristiques des cancers primitifs de l'os est la dérégulation des ostéoclastes et ostéoblastes. On assiste en effet à la formation d'os de manière totalement anarchique, tandis qu'un cercle vicieux s'installe entre différenciation des ostéoclastes et ostéoblastes et multiplication des cellules cancéreuses. L'équipe du Pr François Lamoureux montre qu'il est possible de casser ce cercle vicieux et de rallonger la durée de vie dans le modèle murin, en prenant pour cible thérapeutique le régulateur de transcription BRD4. Pour inhiber BRD4, les scientifiques ont utilisé le JQ1, un triazolothienodiazepine à l'origine développé pour être un contraceptif masculin. (références : Nature Communications, 19 mars 2014, doi:10.1038/ncomms4511, et communiqué de l'Inserm, 20 mars 2014)