Cancer rénal : comparaison est parfois raison !

L'étude internationale présentée par Robert Motzer met en avant l'importance de la qualité de vie du patient. COMPARZ est une étude de phase III comparant directement l'efficacité, la sécurité d'emploi et la tolérance du pazopanib et du sunitinib chez des patients naïfs pour ces traitements et présentant un carcinome rénal métastatique (mRCC). Les deux molécules ont démontré leur efficacité depuis longtemps dans différents articles. Des analyses indirectes ont suggéré que le pazopanib et le sunitinib étaient comparables quant à la PFS, mais que les deux molécules présentaient des profils de sécurité différents. " Il y a eu moins d'incidence de certains effets secondaires comme la fatigue, les syndromes main-pied et les stomatites avec le pazopanib. En revanche, il semble aussi y avoir moins de troubles des tests hépatiques avec le sunitinib ", a expliqué Robert Motzer. Equivalence mais... Au total, 1.110 patients ont été randomisés (1 : 1) en deux groupes traités par pazopanib 800 mg en continu ou par sunitinib 50 mg pour 6 cycles (4 semaines de traitement suivies de 2 semaines off). Objectif primaire de l'étude : déterminer la PFS obtenue respectivement dans chaque groupe. " Il s'agit actuellement de la plus grande étude publiée concernant le carcinome rénal ", a précisé Robert Motzer. L'analyse des résultats par des spécialistes indépendants a montré qu'il n'existe pas de différence statistiquement significative entre les deux molécules en ce qui concerne la PFS : 8,4 mois versus 9,5 mois. En effet, en l'absence d'une différence de plus de 25 % par rapport aux événements observés dans les deux groupes, les auteurs ont conclu à une non-infériorité d'un médicament par rapport à l'autre. Les objectifs secondaires comprenaient aussi la survie globale et les effets secondaires ainsi que la qualité de vie des patients notamment. Qualité de vie d'abord ! Le spécialiste new-yorkais ne lance pas cette affirmation sans preuve, car les différents résultats concernant la qualité de vie des patients semblent effectivement le confirmer. Les chercheurs ont pour cela utilisé différentes échelles. FACIT-F est une échelle permettant d'évaluer la fatigue chez les patients. Celle-ci est moins souvent ressentie par les patients sous pazopanib que sous sunitinib. Si l'on regarde ce que ressentent les patients par rapport aux effets secondaires, le score est largement en faveur du pazopanib. La conclusion de COMPARZ coule dès lors de source. En raison de sa non-infériorité en ce qui concerne la PFS et une efficacité équivalente pour l'OS et le taux de réponse, il est préférable de choisir le traitement provoquant le moins d'effets secondaires possible.