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Picornavirus récemment découvert, le virus de la vallée de la Sénèque (SVV) a acquis une réputation importante en tant qu'agent oncolytique puissant. Le Dr Bostina et ses collègues ont eu recours à la microscopie cryogénique pour capturer des milliers d'images du virus lié à son récepteur, celui de la toxine de l'anthrax (ANTXR1). Leur but était de reconstruire une structure à haute résolution du complexe SVV-ANTXR1.Cette structure montre comment SVV établit une distinction entre son récepteur préféré, qui n'est présent que dans les cellules cancéreuses, et d'autres récepteurs, notamment ANTXR2, le cousin d'ANTXR1, qui lui n'apparaît que sur les tissus sains. SVV montre seulement une forte affinité pour ANTXR1. Etant donné qu'ANTXR1 est surexprimé à la surface des cellules tumorales dans plus de 60% des cancers humains, SVV aurait le potentiel pour devenir une option thérapeutique réaliste dans le traitement de nombreux types de cancers.Lors d'essais cliniques, SVV a déjà démontré ses capacités sur des tumeurs solides pédiatriques et le cancer du poumon à petites cellules, mais il y a un problème : le corps acquiert l'immunité contre le virus en quelques semaines. D'où l'intérêt de cette étude. La structure élaborée montre en effet quelle partie du virus est essentielle à la liaison au récepteur et quelle autre ne l'est pas. "Si nous voulons rendre le virus plus efficace pour envahir les cellules cancéreuses, nous pouvons laisser intacte la partie qui interagit avec les cellules cancéreuses et modifier le reste pour que le virus puisse échapper à l'attaque du système immunitaire," explique le Dr Bostina.(référence : PNAS, 3 octobre 2018, doi : 10.1073/pnas.1810664115)