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La poly(ADP-ribose) polymérase (PARP) est, comme chacun sait, une enzyme chargée de signaler la présence d'un ADN monocaténaire au système enzymatique chargé de le restaurer en ADN bicaténaire. Inhiber les PARP revient donc à empêcher cette réparation et à détruire la cellule. C'est l'objectif de cette classe de médicaments anticancéreux. Ces médicaments sont reconnus dans le cancer ovarien BRCA muté. Jeux gagnantsL'olaparib a fait l'objet d'une étude clinique appelée OLYMPIAD qui a enrôlé des patientes présentant un cancer du sein métastatique BRCA muté hormonosensible ou triple négatif. Les femmes souffrant d'un cancer HER2+ n'ont pas été incluses. Toutes les patientes avaient déjà été prises en charge par au moins deux lignes de traitement.En tout, 302 patientes ont été incluses dans l'étude et ont été randomisées à raison de 2 pour 1, pour être traitées soit par olaparib (300 mg bid) soit par chimiothérapie : capecitabine, vinorelbine ou eribuline jusqu'à progression ou apparition d'une toxicité intolérable. L'objectif primaire était d'évaluer la survie sans progression dans chacun des groupes.L'âge médian des patientes était de 44 ans. La mutation BRCA1 concernait 56% d'entre elles et celle du BRCA2 43% ; 1% présentait les deux mutations simultanément. Dans 49%, la tumeur était hormonosensible et dans 51% il s'agissait d'un cancer triple négatif. Un traitement préalable par chimiothérapie avait été entrepris chez 71% des patientes. Plus de survie, moins d'effets secondairesLes résultats revus par un comité indépendant a dénombré 163 évènements sur 205 patientes dans le groupe olaparib et 71 dans le groupe traité par chimiothérapie. La survie médiane sans progression a atteint 7,0 mois dans le premier groupe et 4,2 mois dans le second. Ceci correspond à une diminution du risque de progression de 42% (HR=0,58; 95 %CI=0,43-0,80 ; p=0,0009). Le délai vers une seconde progression était aussi plus long de 43% dans le groupe olaparib (HR=0,57 ; 95%CI=0,40-0,83). Le taux de réponse objective a été de 60% dans le groupe olaparib et de 29% dans l'autre groupe. Le taux de réponse complète de 9 et 2% respectivement. Les effets secondaires sont demeurés moindres avec l'olaparib qu'avec la chimiothérapie 36,6 versus 50,5%. De même, l'abandon de l'étude en raison de ces effets secondaires est moins fréquent avec l'olaparib qu'avec la chimio : 4,9 versus 7,7%. Enfin la qualité de vie des patientes est nettement meilleure avec l'inhibiteur de PARP. Il s'agit donc bien de la première étude de phase 3 démontrant un avantage majeur d'un inhibiteur de PARP entre termes de survie sans progression chez des patientes présentant un cancer BRCA muté HER2- ou triple négatif.Pour Mark Robson, "l'olaparib deviendra probablement la meilleure option thérapeutique précoce dans le cancer du sein métastatique. Il permet de préserver la qualité de vie et offre une chance supplémentaire de postposer le traitement de chimiothérapie et donc d'éviter les effets secondaires qui y sont liés."Robson M et al. OlympiAD: Phase III trial of olaparib monotherapy versus chemotherapy for patients (pts) with HER2-negative metastatic breast cancer (mBC) and a germline BRCA mutation (gBRCAm). ASCO 2017 Abstract #LBA4.