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La surveillance active est une prise en charge conservatrice dont le but reste de guérir le patient, ce qui différencie cette attitude de l'attente observationnelle (watchful waiting). La surveillance active constitue une approche standard dans les cancers de la prostate à risque faible et intermédiaire. On sait, en effet, que le 'surtraitement' d'un patient avec un cancer de la prostate à faible risque est fréquent et s'accompagne d'une morbidité accrue pour le patient, ainsi que d'un surcoût important pour les systèmes de soins de santé. Or si l'intérêt d'une surveillance active pour ce type de patients est établi, ce n'est pas vraiment le cas pour les patients à risque intermédiaire où il ne semble exister aucune étude très claire.Importante base de données Une équipe de l'hôpital de Sunnybrook à Toronto a récemment publié son expérience de 993 patients traités par surveillance active.2 Ces patients ont été suivis en moyenne pendant 6,4 ans et le risque a pu être établi chez 945 d'entre eux. La majorité des patients (708) présentaient une maladie à faible risque, tandis que 213 avaient un cancer de la prostate à risque intermédiaire (Gleason 7 ou T2c ou PSA entre 10 et 20 ng/ml). Dans ce dernier groupe, 61,5% des patients avaient plus de 70 ans. Les investigateurs canadiens ont analysé la survie spécifique au cancer (CSS), la survie globale (OS) et la survie sans progression biochimique chez ces patients.Risque accru de mortalité Les résultats présentés à Orlando (figure) montrent à 10 ans et à 15 ans, une diminution significative de la probabilité de survie globale, de la survie sans progression biochimique et de la survie spécifiquement liée au cancer chez les patients sous surveillance active pour un cancer de la prostate à risque intermédiaire par rapport à ceux qui présentent un faible risque. Chez ces patients, le risque de décès à 15 ans est multiplié par 2,13, par rapport au second groupe décès et le risque de décès spécifiquement liée au cancer est multiplié par 3,74.Applicable aux patients à risque intermédiaire ? Les auteurs de l'étude concluent que si la surveillance active comme elle se pratique actuellement constitue une attitude adéquate chez des patients avec un cancer de la prostate à faible risque, cela n'est peut-être pas le cas chez ceux qui présentent un risque intermédiaire qui semblent avoir un risque accru de décès par rapport à ce premier groupe de patients. Il faut donc, selon eux, mieux définir quels sont exactement les patients à risque intermédiaire qui peuvent bénéficier de cette approche thérapeutique.