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La déprivation androgénique constitue le traitement de choix, en première ligne, chez les patients présentant un cancer de la prostate hormonosensible. Pour efficace qu'il soit, ce traitement se solde chez la plupart des patients, par le développement d'une résistance. C'est généralement à ce moment-là qu'intervient la chimiothérapie. Classiquement la chimiothérapie n'est initiée qu'en seconde ligne, lorsque la tumeur est devenue résistante.Docetaxel d'emblée associé à l'hormonothérapie Dans l'étude présentée ici, un total de 790 hommes dont le diagnostic de cancer de la prostate métastasé venait d'être posé a été randomisé soit vers un traitement de suppression androgénique seul, soit associé à du docetaxel sur une période de 18 semaines. Environ deux-tiers des patients présentaient une maladie très étendue (dissémination aux organes majeurs et/ou métastases osseuses). En cas de progression de la maladie, les patients du groupe docetaxel/déprivation androgénique recevaient des doses plus élevées de docetaxel, tandis que dans l'autre groupe, le docetaxel était ajouté en cas de progression de la maladie.Survie globale remarquable Après une période de suivi moyenne de 29 mois, 136 décès étaient observés dans le groupe de patients sous déprivation androgénique seule, alors que le nombre de décès n'était que de 101 chez les patients qui recevaient en plus du docetaxel. La survie globale moyenne était de 44 mois dans le groupe recevant uniquement le traitement antihormonal, contre 57.6 mois dans l'autre groupe. Si on considère le groupe de patients présentant une maladie très étendue (n=520), cette différence passait même de 32.2 mois à 49.2 mois. Pour les patients avec les formes de maladie les moins invasives, qui répondent mieux au traitement de déprivation androgénique, la survie moyenne n'était pas atteinte.Autres critères d'évaluation favorables Le docetaxel a également permis de retarder la progression de la maladie, mise en évidence par une augmentation des taux de PSA, l'apparition de nouvelles métastases ou une aggravation de la maladie. A un an, la proportion de patients avec un taux de PSA<0.2 ng/ml était de 11.7% dans le groupe recevant uniquement le traitement hormonal contre 22.7% dans le groupe de patients recevant en plus la chimiothérapie. Le délai moyen avant progression clinique (nouveaux symptômes ou détection de nouvelles métastases au scanner) était de 19.8 mois dans le premier groupe contre 32.7 mois dans le groupe docetaxel/déprivation androgénique.