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Après avoir analysé les données de 8 651 569 patients ayant reçu un diagnostic de cancer entre 1973 et 2014, des scientifiques du Penn State Cancer Institute ont constaté que leur risque de suicide était quatre fois plus important que dans la population générale. Au total, 13 311 cancéreux se sont suicidés. Le taux de suicide était de 28,58 / 100 000 années-personnes et le ratio standardisé de mortalité (SMR) du suicide était de 4,44. Un risque particulièrement marqué chez les hommes (83%), chez les individus blancs (92%), et ceux qui sont traités pour un cancer du poumon, de la tête et du cou, des testicules, de la vessie ou encore pour le lymphome de Hodgkin.Parmi les nombreuses causes, les auteurs avancent l'impact psychologique du diagnostic, le stress financier ou encore des traitements souvent lourds. Une autre équipe, égyptienne, établit que le risque de suicide augmente considérablement au cours de la première année suivant un diagnostic de cancer, et que cette augmentation varie selon le type de cancer. Parmi les 4 671 989 patients analysés, 1 585 se sont suicidés dans l'année suivant leur diagnostic. Le risque était deux fois et demi plus élevé que dans la population générale. La plus forte augmentation du risque de suicide a été observée pour le cancer du pancréas, le cancer du poumon et le cancer colorectal. Les diagnostics de cancer du sein ou de la prostate n'affectaient en revanche pas de manière trop grave le moral des malades. Toutes ces informations pourraient être utiles dans l'élaboration de stratégies visant à prévenir la dépression chez les patients touchés par le cancer.(références :(1) Nature Communications, 14 janvier 2019, doi : 10.1038/s41467-018-08170-1)(2) Cancer, 7 janvier 2019, doi : 10.1002/cncr.31876https://www.nature.com/articles/s41467-018-08170-1#article-infohttps://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/cncr.31876