Tout sur Guy Delrée

" Le 1733 est un outil fragile. Les autorités jouent un jeu dangereux : si elles le cassent, le 1733 ne sera pas reconstruit ", s'insurge le Dr Guy Delrée, président de la FAGW. En cause : les multiples problèmes qui grèvent la continuité du service de tri utile à la garde en médecine générale.

Lors de la médico-mut du 30 janvier, il y a eu des avancées sur le financement des postes médicaux de garde (PMG) (lire jdM n°2742). Cependant, les cercles restent inquiets quant à la mise en oeuvre de la nouvelle réglementation du 1733. La Fédération des associations de médecins généralistes de la Région wallonne (FAGW) a rédigé un courrier pour faire part de ses inquiétudes.

La garde de semaine et les coopérations fonctionnelles sont sur la table de négociation au sein de la médico-mut et du SPF Santé publique. Les textes actuellement déposés ne sont pas au goût des médecins généralistes, faute à un manque de financement, notamment. Heureusement, le terrain pourra prochainement se faire entendre.

Une cinquantaine de médecins généralistes liégeois étaient présents dans l'amphithéâtre du MontLégia samedi dernier pour une matinée de réflexion sur l'avenir des cercles. Avec les Assises de la première ligne, la ministre Christie Morreale ne cache pas sa volonté de réformer la première ligne wallonne. Au prix de la disparition des cercles? C'est en tout cas un des scénarii envisagés. Les généralistes wallons ont donc intérêt à défendre leur bien s'ils ne veulent pas le voir disparaître.

Le 19 mars prochain, de 9h30 à 12h, le MontLégia accueillera le une grande rencontre entre les médecins généralistes de la province de Liège pour discuter de l'avenir des cercles dans la province, mais également en Wallonie.

Roel van Giel, président de Domus Medica, Guy Delrée, président du FAGW, Michel De Volder, président du FAMGB, Reinier Hueting, président du Cartel et Stefan Teughels, président de Wachtposten Vlaanderen interpellent les différents chefs de gouvernement fédéral et fédérés: le ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, les ministres régionaux de la santé Christie Morreale, Alain Maron et Elke Van den Brandt ainsi que le ministre Wouter Beke: "Les cercles de médecins généralistes sont un des moteurs locaux de la future politique de santé."

Ces mots, ce sont ceux du Dr Guy Delrée lors de la Commission spéciale Covid-19 de la Région wallonne, qui bat son plein depuis fin août. Après avoir entendu les acteurs fédéraux et régionaux de la crise, mais aussi les représentants des maisons de repos, les représentants des médecins se sont exprimés à leur tour. Ces derniers rappellent qu'il n'est pas encore l'heure de débriefer, mais bien de gérer la crise.

Les médecins généralistes peuvent s'enorgueillir d'avoir pris l'initiative rapidement contre la pandémie via, certes des structures existantes, mais opérationnelles. Ce sont eux qui sont à l'origine des centres de tri. Les cercles de MG ont également retrouvé leur légitimité aux yeux des autorités de santé publique. Les MG ont largement contribué à éviter des goulets d'étranglement dans les hôpitaux. Mais il manque un plan d'urgence pandémique global en Belgique inspiré de la chose militaire... Tirerons-nous les leçons de la pandémie ? Rien n'est moins sûr alors que se profile une crise économique et sociale profonde.

Le président de la FAGW est satisfait des dispositions que contient l'accord médico-mut en matière de gardes en médecine générale. " Enfin, on reconnaît le rôle des cercles et l'importance de la garde de semaine ! " Toutefois, le Dr Delrée souligne que l'honoraire de garde de nuit reste bien trop bas et les demandes d'explication envoyées à l'Inami restent systématiquement sans réponse.

Le Monde des spécialistes (Modes) et le GBO organisaient fin septembre une soirée débat autour du burnout. L'occasion pour Gérarld Deschietere, co-président du Modes, d'exposer sa vision des choses sur un mal qui sclérose les professions de soins.

Le GBO appuie le communiqué du FAGW sur les postes médicaux de garde (PMG). La formule fonctionne, elle diminue la pénibilité et devrait donc rendre la médecine générale plus attractive dans les communes en pénurie. Misons sur ce système plutôt qu'une garde organisée par les médecins de terrain à leurs frais. Puisque c'est une obligation légale, l'Etat doit la financer. Les transferts sud-nord avantageant la Flandre doivent être objectivés.

Éternelle pierre d'achoppement en médecine générale, la garde continue d'inquiéter et de susciter de la grogne. Il y a peu, les conventions (c'est-à-dire les budgets) ont été " proposées " par l'Inami aux différents Postes médicaux de garde (PMG). Deux réunions d'explication ont eu lieu avec les coordinateurs de PMG. Mais ceux-ci ont l'impression de devoir signer le couteau sous la gorge. Par ailleurs, la Wallonie, financièrement vertueuse, paierait, en matière de garde de semaine, pour une Flandre qui privilégie un outsourcing coûteux en matière de transport du médecin de garde avec chauffeur...

L'actualisation du plan d'action eSanté1 en 2015 avait pour ambition de dresser le paysage de l'eSanté en Belgique pour 2019, et par là, de définir les pratiques de la médecine, tant à l'hôpital qu'en cabinet. Aujourd'hui, qu'en est-il ? La méthode technocratique et top-down employée par le Fédéral est-elle la bonne ? Est-ce que tous les médecins sont égaux face à cette informatisation forcée de leur pratique ? Cynthia Slomian, doctorante au Centre de recherche et d'interventions sociologiques (Cris) de l'Université de Liège, s'est penchée sur le sujet.

Le développement de la politique de " soins intégrés pour une meilleure santé " de Maggie De Block (www.integreo.be) pose de nombreuses questions au FAGW (Forum des associations de MG wallons). Notamment le projet namurois. Le financement est "totalement insuffisant" au regard des tâches demandées aux généralistes et aux bénévoles.

On dénonce l'hospitalocentrisme depuis près de 30 ans. En vain apparemment car le centre de gravité hospitalier n'est pas près de se déplacer.

Médecine

Si vous pensiez que les IST étaient l'apanage exclusif de la jeune génération, détrompez-vous. Gonorrhée, syphilis, chlamydia et autres infections sexuellement transmissibles sont actuellement en plein boom chez les seniors. Eh oui, papi et mamie ne se refusent pas une petite partie de jambes en l'air mais... oublient le plus souvent de sortir couverts !

Gestion