L'APMS, sous la plume de sa présidente, le Dr Axelle Vermeeren, a adressé une lettre sévère à la ministre de l'Enfance et de la Santé en FWB, Bénédicte Linard. L'APMS pointe du doigt "les retards dans la transmission des consignes, les contradictions et les documents erronés, ainsi qu'inadéquats que les écoles ont reçus" dans le contexte du tracing des élèves et de la vaccination contre le Covid dans les écoles. En outre, l'association demande que le secteur de PSE (promotion de la santé à l'école) soit dorénavant "associé aux réflexions préalables", lorsque des consignes devaient être émises. Le 23 septembre, dans une réponse adressée aux services PSE, la ministre Bénédicte Linard avance que "la situation sanitaire nécessite des adaptations régulières en raison de sa constante évolution". Elle a néanmoins ouvert la porte à des "assouplissements des règles à la mi-octobre".

Trois semaines après la rentrée scolaire, l'APMS a dénoncé dans une lettre ouverte "une mascarade de campagne de vaccination contre le Covid-19" dans les écoles du secondaire à Bruxelles. Sa présidente, le Dr Axelle Vermeeren, n'a pas apprécié la manière dont les équipes PSE ont été associées au programme de vaccination: "Cela a été décidé lors du comité de concertation du 20 août, mais nous n'avons été informés que la vielle de la rentrée. Comment voulez-vous sensibiliser les élèves en si peu de temps? Dans des délais aussi courts, tout au mieux, on peut informer les élèves, sans garantir de résultat."

Contexte particulier de Bruxelles

Depuis la rentrée de septembre, les élèves du secondaire bruxellois sont devenus une cible de la stratégie vaccinale du gouvernement de la FWB. La région bruxelloise accuse un retard important dans la vaccination de la catégorie d'âge des 12-17 ans, comparée à ses voisines wallonne et flamande. Au 1er septembre, seuls 17% des jeunes bruxellois présentaient une couverture vaccinale complète. Le 5 octobre, après un mois de campagne de vaccination dans les écoles, ce chiffre a atteint les 25% à Bruxelles, lorsqu'au même moment il était de 57% en Wallonie et culminait à 81% en Flandre.

Dès le lendemain de la parution de la lettre de l'APMS, la ministre Linard s'est rendue auprès des acteurs de terrain. À la suite de cette rencontre, elle a adressé un courrier à l'attention des services PSE, dans lequel elle a évoqué le contexte particulier de la vaccination des jeunes à Bruxelles. Bénédicte Linard a assuré que les services PSE et les centres PMS (psycho-médico-sociaux) sont sollicités "de façon exceptionnelle et limitée dans le temps" pour permettre "d'augmenter la couverture vaccinale" à Bruxelles . Elle n'a en revanche pas mentionné de date de fin précise de la vaccination dans les écoles.

Réaliser le tracing en parallèle

En plus de la vaccination qui s'est imposée en urgence dans le secondaire bruxellois, les services PSE doivent s'occuper du tracing des élèves infectés par le Covid, aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie. Le comité de concertation du 20 août avait annoncé un "tracing allégé" pour la reprise scolaire, mais l'APMS affirme que ce travail de traçage des élèves s'est en réalité "alourdi".

L'association professionnelle signale par ailleurs qu'à Bruxelles, la Cocom (Commission communautaire commune) n'a pas apporté "l'aide logistique nécessaire aux services/centres tant pour le tracing que pour la vaccination". Une affirmation que conteste la responsable du dispositif Covid-19 de la Cocom, Inge Neven: "Certaines écoles organisent elles-mêmes la vaccination. Pour la plupart, ce sont nos bus de vaccination qui sont là. Nous avons également fourni le matériel de sensibilisation en partenariat avec le cabinet de la ministre de l'Éducation, Caroline Désir et l'ONE. En ce qui concerne le tracing, des discussions sont en cours depuis des mois pour assurer un tracing qualitatif qui n'impacte pas les missions de base des services PSE."

Missions de base

Dans un entretien accordé au journal du Médecin, le Dr Vermeeren nous a fait part de ses craintes à l'égard d'une médecine scolaire qui se consacre exclusivement à la lutte contre le Covid depuis déjà 18 mois: "Les jeunes avec des troubles ou des maladies, que nous ne détectons pas maintenant, ne seront peut-être pas détectés plus tard. Ce n'est pas la médecine privée qui effectue ce travail de dépistage, mais c'est bien la médecine scolaire. Est-ce que tous ces efforts liés au tracing et à la vaccination valent la peine de sacrifier nos programmes de médecine préventive? Il faudra en juger à la lecture du taux de vaccination des jeunes que nous parviendrons à atteindre à l'issue de la campagne."

Les efforts orientés vers la lutte contre le contre le Covid se font, selon l'AMPS, au détriment des quatre missions de base du secteur PSE, parmi lesquelles figurent la prophylaxie et le dépistage des maladies transmissibles. Dans le contexte de la pandémie, ces missions peinent à se réaliser depuis mars 2020, aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie. Dans sa lettre, l'APMS a réclamé auprès de ses administrations de tutelles - le cabinet de la ministre de l'Enfance et de la Santé et l'ONE (office de la natalité et de l'enfance) -, qu'elles donnent "un mandat clair au secteur sur ce qu'il doit faire [...] et ce qu'il doit abandonner pour cette année scolaire." De plus, l'association professionnelle en appelle à la responsabilité des dirigeants actuels: "Il sera important d'assumer les conséquences de ces choix en termes de santé préventive, en ce compris de santé mentale, chez nos jeunes."

Des pistes de solutions

Afin de répondre aux besoins des acteurs du terrain, le cabinet de la ministre Linard a établi une feuille de route en six points. Parmi ceux-ci sont évoqués des assouplissements en matière de "règles de quarantaine pour les enfants en maternelle et primaire", l'attribution d'un budget supplémentaire "afin de soutenir les équipes dans la mission de tracing" ou encore la mise en place d'un "groupe de travail incluant l'Aviq, la Cocom et les représentants du secteur PSE". À ce stade de la pandémie, le mot d'ordre de la ministre de l'Enfance et de la Santé en FWB reste le suivant: "Sortir de la crise en augmentant la couverture vaccinale". L'application des programmes de prévention et de dépistage de maladies dans les collectivités d'enfants devront encore patienter.

L'APMS, sous la plume de sa présidente, le Dr Axelle Vermeeren, a adressé une lettre sévère à la ministre de l'Enfance et de la Santé en FWB, Bénédicte Linard. L'APMS pointe du doigt "les retards dans la transmission des consignes, les contradictions et les documents erronés, ainsi qu'inadéquats que les écoles ont reçus" dans le contexte du tracing des élèves et de la vaccination contre le Covid dans les écoles. En outre, l'association demande que le secteur de PSE (promotion de la santé à l'école) soit dorénavant "associé aux réflexions préalables", lorsque des consignes devaient être émises. Le 23 septembre, dans une réponse adressée aux services PSE, la ministre Bénédicte Linard avance que "la situation sanitaire nécessite des adaptations régulières en raison de sa constante évolution". Elle a néanmoins ouvert la porte à des "assouplissements des règles à la mi-octobre". Trois semaines après la rentrée scolaire, l'APMS a dénoncé dans une lettre ouverte "une mascarade de campagne de vaccination contre le Covid-19" dans les écoles du secondaire à Bruxelles. Sa présidente, le Dr Axelle Vermeeren, n'a pas apprécié la manière dont les équipes PSE ont été associées au programme de vaccination: "Cela a été décidé lors du comité de concertation du 20 août, mais nous n'avons été informés que la vielle de la rentrée. Comment voulez-vous sensibiliser les élèves en si peu de temps? Dans des délais aussi courts, tout au mieux, on peut informer les élèves, sans garantir de résultat."Depuis la rentrée de septembre, les élèves du secondaire bruxellois sont devenus une cible de la stratégie vaccinale du gouvernement de la FWB. La région bruxelloise accuse un retard important dans la vaccination de la catégorie d'âge des 12-17 ans, comparée à ses voisines wallonne et flamande. Au 1er septembre, seuls 17% des jeunes bruxellois présentaient une couverture vaccinale complète. Le 5 octobre, après un mois de campagne de vaccination dans les écoles, ce chiffre a atteint les 25% à Bruxelles, lorsqu'au même moment il était de 57% en Wallonie et culminait à 81% en Flandre. Dès le lendemain de la parution de la lettre de l'APMS, la ministre Linard s'est rendue auprès des acteurs de terrain. À la suite de cette rencontre, elle a adressé un courrier à l'attention des services PSE, dans lequel elle a évoqué le contexte particulier de la vaccination des jeunes à Bruxelles. Bénédicte Linard a assuré que les services PSE et les centres PMS (psycho-médico-sociaux) sont sollicités "de façon exceptionnelle et limitée dans le temps" pour permettre "d'augmenter la couverture vaccinale" à Bruxelles . Elle n'a en revanche pas mentionné de date de fin précise de la vaccination dans les écoles. En plus de la vaccination qui s'est imposée en urgence dans le secondaire bruxellois, les services PSE doivent s'occuper du tracing des élèves infectés par le Covid, aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie. Le comité de concertation du 20 août avait annoncé un "tracing allégé" pour la reprise scolaire, mais l'APMS affirme que ce travail de traçage des élèves s'est en réalité "alourdi". L'association professionnelle signale par ailleurs qu'à Bruxelles, la Cocom (Commission communautaire commune) n'a pas apporté "l'aide logistique nécessaire aux services/centres tant pour le tracing que pour la vaccination". Une affirmation que conteste la responsable du dispositif Covid-19 de la Cocom, Inge Neven: "Certaines écoles organisent elles-mêmes la vaccination. Pour la plupart, ce sont nos bus de vaccination qui sont là. Nous avons également fourni le matériel de sensibilisation en partenariat avec le cabinet de la ministre de l'Éducation, Caroline Désir et l'ONE. En ce qui concerne le tracing, des discussions sont en cours depuis des mois pour assurer un tracing qualitatif qui n'impacte pas les missions de base des services PSE."Dans un entretien accordé au journal du Médecin, le Dr Vermeeren nous a fait part de ses craintes à l'égard d'une médecine scolaire qui se consacre exclusivement à la lutte contre le Covid depuis déjà 18 mois: "Les jeunes avec des troubles ou des maladies, que nous ne détectons pas maintenant, ne seront peut-être pas détectés plus tard. Ce n'est pas la médecine privée qui effectue ce travail de dépistage, mais c'est bien la médecine scolaire. Est-ce que tous ces efforts liés au tracing et à la vaccination valent la peine de sacrifier nos programmes de médecine préventive? Il faudra en juger à la lecture du taux de vaccination des jeunes que nous parviendrons à atteindre à l'issue de la campagne."Les efforts orientés vers la lutte contre le contre le Covid se font, selon l'AMPS, au détriment des quatre missions de base du secteur PSE, parmi lesquelles figurent la prophylaxie et le dépistage des maladies transmissibles. Dans le contexte de la pandémie, ces missions peinent à se réaliser depuis mars 2020, aussi bien à Bruxelles qu'en Wallonie. Dans sa lettre, l'APMS a réclamé auprès de ses administrations de tutelles - le cabinet de la ministre de l'Enfance et de la Santé et l'ONE (office de la natalité et de l'enfance) -, qu'elles donnent "un mandat clair au secteur sur ce qu'il doit faire [...] et ce qu'il doit abandonner pour cette année scolaire." De plus, l'association professionnelle en appelle à la responsabilité des dirigeants actuels: "Il sera important d'assumer les conséquences de ces choix en termes de santé préventive, en ce compris de santé mentale, chez nos jeunes."Afin de répondre aux besoins des acteurs du terrain, le cabinet de la ministre Linard a établi une feuille de route en six points. Parmi ceux-ci sont évoqués des assouplissements en matière de "règles de quarantaine pour les enfants en maternelle et primaire", l'attribution d'un budget supplémentaire "afin de soutenir les équipes dans la mission de tracing" ou encore la mise en place d'un "groupe de travail incluant l'Aviq, la Cocom et les représentants du secteur PSE". À ce stade de la pandémie, le mot d'ordre de la ministre de l'Enfance et de la Santé en FWB reste le suivant: "Sortir de la crise en augmentant la couverture vaccinale". L'application des programmes de prévention et de dépistage de maladies dans les collectivités d'enfants devront encore patienter.