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L'étude a porté sur 4.752 patients consécutifs, atteints d'un cancer localisé de la prostate, et qui ont subi une prostatectomie totale dans le même hôpital entre 2000 et 2010 (pT2 : 86,2% des cas ; pT3a : 10,3% ; > pT3b : 2,9%). Chez ces patients, l'intervention avait permis de préserver bilatéralement les nerfs de l'érection. Par ailleurs, tous avaient reçu un traitement hormonal ou de radiothérapie adjuvante après l'intervention. Après chirurgie, 23,4% de ces patients ont utilisé un inhibiteur de la PDE-5 : sildénafil, vardenafil ou tadalafil. Les patients étaient inclus dans le groupe inhibiteur de la PDE-5 s'ils déclaraient une utilisation régulière, au moins durant la première année après chirurgie. Parmi ces patients 1.110 (23,4%) ont utilisé un inhibiteur de la PDE-5, 3.642 (76,6%) n'en ont pas utilisés. Chaque patient prenant un inhibiteur de PDE-5 a été apparié à des patients non traités. Les deux groupes étaient comparables pour la plupart des paramètres cliniques. Le suivi médian a été de 5 ans. Le critère de jugement était la récidive biochimique, définie comme un PSA > 0,2 ng/ml et ayant augmenté après prostatectomie. Une survie sans récurrence a été observée chez 84,7% (IC95% [82,1%-87%]) des utilisateurs d'un inhibiteur de la PDE-5, contre 89,2% ([88,1%-90,3%]) des non utilisateurs. L'analyse en régression multivariée montre que la prise d'un inhibiteur de PDE-5 est un facteur de risque indépendant de récidive biochimique, avec un risque relatif de 1,38 ([1,11-1,7] ; p=0,0035).