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Le cétuximab était administré par voie intraveineuse, avec une dose de charge de 400 mg/m2, 5 à 7 jours avant le début des séances de radiothérapie, ensuite à une dose de 250 mg/m2 par semaine pendant 7 semaines (dose totale 2 150 mg/m2). Le cisplatine était administré par voie intraveineuse (100 mg/m2) aux Jours 1 et 22 des séances de radiothérapie (dose totale 200 mg/m2). Tous les patients étaient traités par radiothérapie avec modulation d'intensité accélérée (70 Gy en 35 fractions pendant 6 semaines).Au bout d'un suivi médian de 4,5 ans, 133 patients étaient décédés : 78 (59 %) dans le groupe cétuximab et 55 (41 %) dans le groupe cisplatine. Dès lors, au bout d'un suivi médian de 4,5 ans, la radiothérapie plus cétuximab ne remplissait pas les critères de non-infériorité par rapport à la radiothérapie plus cisplatine (hazard ratio [HR] 1,45, valeur supérieure de l'IC unilatéral à 95 % 1,94 ; p = 0,5056 pour la non-infériorité). En outre, la survie globale était significativement moins bonne avec le cétuximab (IC bilatéral à 95 % 1,03-2,05 ; log-rank p = 0,0163) qu'avec le cisplatine. La survie à 5 ans estimée atteignait 77,9 % (IC à 95 % 73,4-82,5 %) dans le groupe cétuximab et 84,6 % (80,6-88,6) dans le groupe cisplatine.On a noté 198 événements de progression du cancer ou de décès : 122 (62 %) dans le groupe cétuximab et 76 (38 %) dans le groupe cisplatine. La survie sans progression était également significativement plus faible dans le groupe cétuximab, comparativement au groupe cisplatine (HR 1,72, IC à 95 % 1,29-2,29 ; p = 0,0002 ; survie sans progression à 5 ans 67,3 %, IC à 95 % 62,4-72,2 versus 78,4 %, 73,8-83,0), et les récidives locorégionales étaient aussi significativement plus élevées dans le groupe cétuximab que dans le groupe cisplatine (HR 2,05, IC à 95 % 1,35-3,10 ; proportions à 5 ans 17,3 %, IC à 95 % 13,7-21,4 versus 9,9 %, 6,9-13,6). Entre le cétuximab et le cisplatine, on n'a pas noté de différences sur le plan de la survenue d'une toxicité aiguë, modérée à sévère (77,4 %, IC à 95 % 73,0-81,5 versus 81,7 %, 77,5-85,3 ; p = 0,1586), pas plus que sur le plan d'une toxicité tardive, modérée à sévère (16,5 %, IC à 95 % 12,9-20,7 versus 20,4 %, 16,4-24,8 ; p = 0,1904).Cette étude indique qu'on peut s'attendre à ce que le remplacement du cisplatine par du cétuximab augmente le risque de décès de 45 % (hazard ratio 1,45, IC à 95 % 1,03-2,05), le risque de progression du cancer ou de décès de 72 % (1,72 ; 1,29-2,29) et le risque de récidive locorégionale de 105 % (2,05 ; 1,35-3,10).Par conséquent, il n'y a aucune raison de remplacer le cisplatine par du cétuximab lors du traitement d'un carcinome oropharyngé HPV-positif.Gillison, M.L., Trotti, A.M., Harris, J. et al.: Radiotherapy plus cetuximab or cisplatin in human papillomavirus-positive oropharyngeal cancer (NRG Oncology RTOG 1016): a randomised, multicentre, non-inferiority trial. Lancet Oncol 2019. Published Online November 15, 2018. http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(18)32779-X.