Dans cette étude multicentrique (14 hôpitaux), de phase 3, randomisée et contrôlée, conduite en Australie et en Nouvelle-Zélande, on a examiné si la radiothérapie stéréotaxique d'ablation (SABR), traditionnellement utilisée, est meilleure que la radiothérapie standard pour le traitement local d'un carcinome pulmonaire non à petites cellules de stade 1, inopérable.
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Sur les 101 patients entrant en ligne de compte, 66 ont été traités par SABR (54 Gy en 3 fractions de 18 Gy, ou 48 Gy en 4 fractions de 12 Gy si la tumeur se trouvait à < 2 cm de la cage thoracique) et 35 par radiothérapie standard (66 Gy en 33 fractions quotidiennes de 2 Gy ou 50 Gy en 20 fractions quotidiennes de 2,5 Gy, selon les préférences de l'hôpital).Le suivi médian relatif à l'échec du traitement local atteignait 2,1 ans (IQR 1,2-3,6) chez les patients randomisés vers la radiothérapie standard, et 2,6 ans (1,6-3,6) chez les patients randomisés vers un traitement par SABR. On a observé une progression locale chez 20 patients sur 101 (20 %) (9 [14 %] des 66 patients du groupe SABR et 11 [31 %] des 35 patients du groupe radiothérapie standard). L'intervalle sans traitement local était meilleur dans le groupe SABR, comparativement au groupe radiothérapie standard (HR de 0,32 [IC à 95 % 0,13-0,77], p = 0,008). Le contrôle local à 2 ans dans le groupe SABR atteignait 89 % (IC à 95 % 81-98), contre 65 % (49-87) dans le groupe radiothérapie standard. L'index cumulatif à 2 ans pour l'échec du traitement local était de 10 % (IC à 95 % 4-19) chez les patients traités par SABR et de 26 % (13-42) chez ceux traités par radiothérapie standard.La survie globale était également plus longue dans le groupe SABR que dans le groupe radiothérapie standard. La survie globale médiane atteignait 5 ans (IC à 95 % 3,4 à non évaluable) dans le groupe SABR et 3 ans (1,9 à non évaluable) dans le groupe radiothérapie standard (HR 0,53 [IC à 95 % 0,30-0,94], p = 0,027). La survie globale à 2 ans atteignait 77 % (IC à 95 % 67-88) chez les patients du groupe SABR et 59 % (44-78) chez ceux du groupe radiothérapie standard. La survie spécifique au cancer du poumon était également meilleure chez les patients traités par SABR que chez ceux traités par radiothérapie standard (HR 0,49 [IC à 95 % 0,21-1,14] ; p = 0,092). On n'a pas noté de décès liés au traitement. Chez les patients traités par SABR, on a noté 1 effet indésirable de grade 4 (dyspnée) et 7 effets indésirables de grade 3 (2 cas de toux, 1 hypoxie, 1 pneumonie, 1 perte de poids, 1 dyspnée et 1 fatigue), contre 2 effets indésirables de grade 3 (douleurs au niveau de la cage thoracique) dans le groupe bénéficiant du traitement standard.Ball, D., Tao Mai, G., Vinod, S. et al: Stereotactic ablative radiotherapy versus standard radiotherapy in stage 1 non-small-cell lung cancer (TROG 09.02 CHISEL): a phase 3, open-label, randomised controlled trial. Lancet Oncol 2019; 20: 494-503. Published Online February 12, 2019. http://dx.doi.org/10.1016/ S1470-2045(18)30896-9