Dans cette étude multicentrique (56 centres situés aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark), ouverte, de phase 3, 788 patients ayant subi une chimiothérapie préopératoire et une résection d'une tumeur gastrique ont été randomisés vers une chimiothérapie postopératoire seule ou combinée avec de la radiothérapie. La chimiothérapie consistait en épirubicine, cisplatine ou oxaliplatine et capécitabine. La chimio-radiothérapie consistait en 45 Gy administrés en 25 fractions de 1,8 Gy, en association à de la capécitabine et du cisplatine.
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Au bout d'un suivi médian de 61,4 mois (IQR 43,3-82,8), 216 (55 %) des 393 patients du groupe chimiothérapie et 230 (58 %) des 395 patients du groupe chimio-radiothérapie étaient décédés. Il n'y a donc pas de différence significative entre les 2 groupes sur le plan de la survie globale. La survie médiane était de 43 mois (IC à 95 % 31-57) dans le groupe chimiothérapie et de 37 mois (30-48) dans le groupe chimio-radiothérapie (hazard ratio [HR] de l'analyse stratifiée 1,01 ; IC à 95 % 0,84-1,22) ; p = 0,90). En ce qui concerne la survie sans récidive, on a noté 474 événements (233 dans le groupe chimiothérapie versus 241 dans le groupe chimio-radiothérapie). La survie médiane sans récidive atteignait 28 mois (IC à 95 % 20-42) dans le groupe chimiothérapie versus 25 mois (19-39) dans le groupe chimio-radiothérapie (HR de l'analyse stratifiée 0,99 ; IC à 95 % 0,82-1,19, p = 0,92). On a noté une récidive locorégionale chez 35 (15 %) des 233 patients du groupe chimiothérapie versus 27 (11 %) des 241 patients du groupe chimio-radiothérapie, des métastases péritonéales chez 50 (21 %) versus 61 patients (25 %), et des métastases à distance chez 58 (25 %) versus 52 patients (22 %). On a noté des complications générales, infectieuses et chirurgicales dans 28 % des cas, sans différences entre les 2 groupes. Durant la période de traitement postopératoire, on a noté des effets indésirables de grade 3 et 4 chez respectivement 113 (48 %) et 22 (9 %) des 233 patients du groupe chimiothérapie postopératoire et chez 101 (41 %) et 10 (4 %) des 245 patients du groupe chimio-radiothérapie postopératoire. La neutropénie non fébrile de grade 3-4 était plus fréquente lors de la chimiothérapie postopératoire (79 [34 %] sur 233) qu'en cas de chimio-radiothérapie postopératoire (11 [4 %] sur 245). On a noté des effets indésirables graves, liés au traitement, chez 16 % des patients des 2 groupes. Les effets indésirables graves les plus fréquents dans le groupe chimiothérapie étaient des nausées (13 [6 %]), de la diarrhée (11 [5 %]) et des vomissements (6 [3 %]), tandis que les effets indésirables graves les plus fréquents dans le groupe chimio-radiothérapie étaient de la fatigue (10 [4 %]) et des nausées (8 [3 %]).Bien qu'elle ne soit pas associée à une augmentation des effets indésirables, la chimio-radiothérapie postopératoire n'améliore pas la survie, comparativement à la chimiothérapie seule.Cats, A., Jansen, E. P. M., Van Grieken, N. C. T. Et al: Chemotherapy versus chemoradiotherapy after surgery and preoperative chemotherapy for resectable gastric cancer (CRITICS): an international, open-label, randomised phase 3 trial. Lancet Oncol 2018; 19: 616-28. Published Online: April 9, 2018. http://dx.doi.org/10.1016/S1470-2045(18)30132-3.