La chimiothérapie adjuvante n'a pas de valeur ajoutée

Dans cette étude multicentrique, randomisée, de phase III, baptisée TROG (Transtasman Radiation Oncology Group), 157 patients souffrant d'un épithélioma malpighien spinocellulaire à haut risque de la tête et du cou ont été traités par chirurgie combinée à de la radiothérapie seule (le groupe radiothérapie), tandis que 153 autres patients ont été traités par chirurgie combinée à de la radiothérapie et de la chimiothérapie (carboplatine 1x/semaine pendant 6 semaines) (le groupe chimio-radiothérapie).

...

Le nombre de patients indemnes de récidive locorégionale au bout de 2 ans et de 5 ans atteignait respectivement 88 % (IC 95 %, 83 % à 93 %) et 83 % (IC 95 %, 77 % à 90 %) dans le groupe radiothérapie et 89 % (IC 95 %, 84 % à 94 %) et 87 % (IC 95 %, 81 % à 93 % ; hazard ratio 0,84 ; IC 95 %, 0,46 à 1,55 ; P = 0,58) dans le groupe chimio‑radiothérapie.On n'a également pas noté de différences significatives sur le plan de la survie sans maladie et de la survie globale. La survie sans maladie à 2 ans et à 5 ans atteignait respectivement 78 % (IC 95 %, 72 % à 85 %) et 67 % (IC 95 %, 60 % à 76 %) dans le groupe radiothérapie, contre respectivement 83 % (IC 95 %, 77 % à 90 %) et 73 % (IC 95 %, 66 % à 81 % ; HR 0,85 ; IC 95 %, 0,55 à 1,29 ; P = 0,44) dans le groupe chimio‑radiothérapie. La survie globale à 2 ans et à 5 ans atteignait respectivement 88 % (IC 95 %, 83 % à 93 %) et 76 % (IC 95 %, 69 % à 84 %) dans le groupe radiothérapie, contre respectivement 88 % (IC 95 %, 83 % à 94 %) et 79 % (IC 95 %, 72 % à 86 % ; HR 0,95 ; IC 95 %, 0,58 à 1,57 ; P = 0,86) dans le groupe chimio-radiothérapie.Une récidive locorégionale était la première manifestation la plus fréquente de l'échec du traitement. Des métastases isolées à distance comme première manifestation d'une récidive n'ont été constatées que chez 7 % des patients de chaque groupe thérapeutique.Le traitement était bien toléré, avec extrêmement peu d'effets indésirables de grade 3 ou 4. On n'a pas noté d'augmentation de la toxicité de la radiothérapie dans le groupe chimio-radiothérapie. Par contre, il y avait davantage de constipation (P = 0,001), de fatigue (P = 0,001) et de troubles du goût (P = 0,018).Porceddu, S. V., Bressel, M., Poulsen, M. G. et al. Postoperative Concurrent Chemoradiotherapy Versus Postoperative Radiotherapy in High-Risk Cutaneous Squamous Cell Carcinoma of the Head and Neck: The Randomized Phase III TROG 05.01 Trial. J Clin Oncol 36:1275-1283 (2018). DOI: https://doi.org/10.1200/JCO.2017. 77.0941.