...

Dans cette étude, l'avelumab (10 mg/kg IV toutes les deux semaines) était administré en association avec l'axitinib (5 mg x 2/j per os), la comparaison se faisant avec le sunitinib en monothérapie (50 mg/j per os dans un schéma 4 on/2 off) et les traitements étant administrés en première intention respectivement à 442 et 444 patients atteints d'un carcinome rénal avancé non préalablement traité. Les deux critères principaux d'évaluation étaient la survie sans progression et la survie globale chez les patients PD-L1 +.Les résultats présentés par Robert Motzer lors du deuxième symposium présidentiel de cet ESMO 2018 indiquent une amélioration significative de la médiane de survie sans progression chez des patients alloués au bras association par la randomisation. Cela vaut pour les patients PD-L1 + (critère principal) 13,8 mois versus 7,2 mois chez les patients du bras sunitinib (HR = 0,61 ; p <0,0001), mais également pour la totalité des patients, indépendamment du statut PD-L1, 13,8 versus 8,4 mois (HR = 0,69; p = 0,0001). Cette similitude de bénéfice en termes de survie sans progression est documentée dans le cadre de taux de réponse deux fois plus élevés dans le bras association, 55,2% versus 25,5% dans le bras sunitinib. Le bénéfice de l'association a été démontré dans tous les sous-groupes pronostiques de patients (bon, intermédiaire et faible risque), par une revue indépendante ainsi que par les investigateurs, et indépendamment du statut PD-L1 des cellules tumorales. Les effets indésirables de grade 3 et plus survenus en cours de traitement ont été observés chez 71,2% des patients du bras association versus 71,5% des patients du bras sunitinib, les effets secondaires ayant conduit à l'arrêt du traitement étant cependant plus élevés avec l'association 22,8% versus 13,4%.Les inhibiteurs de tyrosine-kinase ont été et restent le pilier du traitement des carcinomes rénaux avancés, mais cette étude suggère que l'association inhibiteur de tyrosine-kinase et inhibiteur de points de contrôle de l'immunité résulte en une potentialisation de propriétés immunomodulatrices qui débouche sur un bénéfice clinique supérieur à celui que l'on peut espérer avec chacune des monothérapies et obtenu sans compromettre la toxicité. Ces résultats sont très importants dans la mesure où, avec les traitements utilisés jusqu'à présent, les perspectives restaient médiocres: moins de 10% des patients survivant cinq ans après le diagnostic.D'après la présentation orale de Robert Motzer. Abstract LBA6. ESMO 2018, Munich 18-23 octobre.