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L'étude STAMPEDE, pour mémoire, est une étude reprenant différents bras de patients présentant différents stades de la maladie. Elle a été conduite de manière randomisée en Suisse et au Royaume-Uni sur près de 2000 patients présentant un cancer prostatique résistant à la castration à haut risque et localement avancé. Les résultats publiés précédemment avaient montré un avantage de l'abiratérone en termes de réduction du risque de progression. Ici, ce sont les résultats en termes de survie globale qui ont fait la une. Objectif ambitieuxTous les patients ont donc bénéficié du standard de soins : hormonothérapie +/- radiothérapie. La moitié des patients ont reçu le SOC seul et l'autre SOC + abiratérone (1000 mg) + prednisolone (5 mg) chaque jour. L'objectif était de savoir si l'utilisation précoce de l'abiratérone permet d'augmenter les chances de survie globale. Pour être considérée comme positive, l'adjonction d'abiratérone devait démontrer une augmentation de survie de 25%.L'âge médian des patients était de 67 ans (39-85 ans) dont 78% étaient en mesure de poursuivre leurs activités quotidiennes. Dans un peu plus de la moitié des cas, la maladie avait métastasé, essentiellement au niveau osseux (88%). Il s'agissait dans 95% des cas de patients nouvellement diagnostiqués.Le follow-up médian a été de 40 mois. Durant cette période, les investigateurs ont recensé 262 décès dans le bras contrôle dont 82% dus spécifiquement au cancer prostatique et 184 dans le bras abiratérone. A 3 ans, la proportion de décès est de 76% dans le groupe abiratérone et de 83% dans le groupe contrôle. Il y a donc une diminution du risque de décès de 57% (HR=0,63 ; 95% CI =0,52-0,76 ; p=0,115x10-7). La survie sans échec thérapeutique s'est aussi grandement améliorée. Le risque d'échec diminue de 81% grâce à l'abiratérone (HR=0,29 ;95% CI=0,25-0,34 ; p=0,377x10-63).Bénéfices sur tous les fronts "Il est remarquable de constater que ces effets sont similaires dans le groupe métastatique et non-métastatique", explique Nicholas James. Les chercheurs ont également observé les effets du traitement sur les manifestations osseuses, qui représentent un élément important jouant sur la qualité de vie des patients. Il apparait que le risque de ces manifestations diminue de 55% chez les patients sous abiratérone par rapport aux contrôles. Cependant, il y a eu plus de manifestations d'effets secondaires de grade 3 et 4 dans le premier groupe que dans le second. Néanmoins, la tolérance du traitement reste bonne.Que l'abiratérone fut efficace, personne n'en doutait plus, mais la survie offerte par ce traitement dépasse certainement ce que l'on pouvait espérer d'un tel traitement. Des études antérieures avaient montré un intérêt pour la combinaison d'antiandrogènes et de docétaxel. Il sera intéressant dans l'avenir de savoir si abiratérone et docétaxel donneront ensemble encore de meilleurs résultats pour un certain nombre de patients. "Il semble que cela soit possible pour certains patients présentant des cancers à croissance rapide, mais nous devons encore le confirmer", conclut Nicholas James. James N. et al. Adding abiraterone for men with high-risk prostate cancer (PCa) starting long-term androgen deprivation therapy (ADT): Survival results from STAMPEDE ASCO 2017 Abstract # LBA5003.