L'analyse finale de la survie globale dans l'étude de phase III LATITUDE a montré un bénéfice significatif avec l'ajout de l'acétate d'abiratérone et de prednisone au traitement de privation d'androgènes (ADT) dans le cancer de la prostate à haut risque, récemment diagnostiqué métastatique et sensible à la castration. L'essai a confirmé l'approbation en 2018 de l'acétate d'abiratérone et de la prednisone dans ce contexte, l'analyse intermédiaire indiquant des avantages en termes de survie sans progression et globale.
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Dans l'essai à double insu, 1 199 patients provenant de 235 sites répartis dans 34 pays ont été randomisés pour recevoir de l'acétate d'abiratérone (1 000 mg une fois par jour) plus de la prednisone (5 mg une fois par jour) et un ADT (n = 597) ou un placebo plus ADT (n = 602). Après les résultats de la première analyse intermédiaire, l'étude n'a plus été réalisée en aveugle et les patients du groupe placebo ont été autorisés à passer au traitement par l'acétate d'abiratérone et prednisone plus ADT conformément à une modification du protocole (février 2017) dans le cadre d'une extension ouverte de l'étude du médicament.L'analyse des données a eu lieu en août 2018. Le suivi médian était de 51,8 mois. Au moment de la dernière analyse, 72 patients du groupe placebo étaient passés à l'acétate d'abiratérone plus la prednisone. Le décès est survenu chez 46% des patients du groupe acétate d'abiratérone contre 57% des patients du groupe placebo. La survie globale médiane était de 53,3 mois (intervalle de confiance à 95% [IC] = 48,2 mois - non atteinte) contre 36,5 mois (IC à 95% = 33,5-40,0 mois), avec un risque relatif de 0,66 (P <.0001). Une amélioration de la survie globale avec l'acétate d'abiratérone plus la prednisone a été observée dans la plupart des sous-groupes de patients, à l'exception des patients dont l'état de performance ECOG était de 2 et de ceux dont le score de Gleason était inférieur à 8. Conformément aux conclusions de l'analyse intermédiaire, le groupe acétate d'abiratérone montrait une amélioration quant au temps nécessaire à l'évolution de la douleur, aux manifestations symptomatiques liées au squelette, à l'initiation d'une chimiothérapie, au traitement ultérieur du cancer de la prostate et à la progression du PSA.Les effets indésirables de grade 3 ou 4 les plus fréquents ont été l'hypertension (21% dans le groupe acétate d'abiratérone, 10% dans le groupe placebo et 4% chez les 72 patients passant du placebo à l'acétate d'abiratérone et prednisone) et en une hypokaliémie (12%, 2% et 3%, respectivement). Des effets indésirables sévères sont survenus chez 32%, 25% et 6% des patients, respectivement. Des décès liés au traitement sont survenus chez 3 patients (<1%) dans le groupe acétate d'abiratérone (perforation d'ulcère gastrique, mort subite et accident cérébro-vasculaire) et dans le groupe placebo (mort subite, AVC et pneumonie), aucun n'apparaissant dans le groupe crossover.Fizari K et al Abiraterone acetate plus prednisone in patients with newly diagnosed high-risk metastatic castration-sensitive prostate cancer (LATITUDE): final overall survival analysis of a randomised, double-blind, phase 3 trial. The Lancet Oncology : 20 ; 5 : 686-700,2019. https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(19)30082-8/fulltext