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Une étude longitudinale a recherché une association entre SAOS et risque de cancer au sein d'une cohorte homogène, composée de plus de 5 000 patients atteints de ce syndrome, recrutés à partir d'un centre universitaire israélien. Tous les participants ont bénéficié d'un enregistrement polysomnographique du sommeil qui a permis de diagnostiquer le SAOS et d'évaluer sa sévérité en fonction de l'index d'apnées et d'hypopnées (IAH). L'incidence des cas de cancer au sein de cette cohorte et de la population générale a été estimée à partir d'un registre national de ce pays. Une analyse multivariée des risques proportionnels selon le modèle de Cox a permis d'estimer le risque de cancer, en fait le hazard ratio (HR) avec ajustement en fonction de l'âge, du sexe et de l'indice de masse corporelle.Chez les 5 243 patients de la cohorte, après un suivi de 5,9 ans, 265 cancers ont été recensés. Les cancers les plus fréquents étaient les suivants : prostate (14,7 %), hémopathies malignes (12,8 %), cancer urothélial (9,4 %) ou colorectal (9 %) et cancer du sein (8,3 %). En cas d'âge inférieur à 45 ans (n=1 533), un IAH > 57/heure a été associé à un risque élevé de cancer, le HR correspondant étant en effet estimé à 3,7 (IC95 % : 1,12-12,45 ; p=0,008). Cette étude longitudinale suggère donc une association entre SAOS et cancer. C'est dans les formes sévères du sujet jeune que le risque serait maximal. Brenner R et coll. : Increased risk for cancer in young patients with severe obstructive sleep apnea. Respiration 2019 ; 97 : 15-23. https://doi.org/10.1159/000486577https://www.karger.com/Article/Abstract/486577