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Rappelons que cette étude randomisée de phase III menée en double aveugle et contrôlée par placebo a inclus un total de 1.088 patients avec un mCRPC asymptomatiques ou modérément symptomatiques qui n'avaient pas reçu de chimiothérapie préalable. Ils ont été randomisés soit vers un traitement à base d'abiraterone (1.000 mg/j), associé à deux fois 5 mg de prednisone par jour, soit vers un placebo associé à la même dose de prednisone. Les deux principaux critères d'évaluation étaient la survie sans progression radiographique et la survie globale, évaluée dans la population en intention de traiter. Amélioration significative de la survie Après une durée moyenne de suivi, 741 patients étaient décédés, soit 96% du nombre de décès préétablis pour analyser les résultats finaux : 354 sur 546 (65%) dans le groupe traité par l'abiraterone et 387 sur 542 (71%) dans le groupe placebo. La médiane de survie globale a été significativement plus longue dans le groupe de patients traités par l'abiraterone (34.7 mois contre 30.3 mois dans le groupe placebo), soit une réduction significative de 19% du risque de décès avec l'abiraterone par rapport au placebo (HR: 0.81 ; p=0.003). Les auteurs notent également que 238 (44%) des patients qui recevaient initialement uniquement de la prednisone ont ensuite reçu de l'abiraterone en association avec ce corticoïde. Globalement, 365 patients (67%) dans le groupe abiraterone et 435 patients (80%) du groupe placebo ont reçu un traitement subséquent.Bon profil de tolérance Les effets secondaires particuliers de grade 3 et 4 les plus fréquents avec l'abiraterone étaient les troubles cardiaques (8% contre 4% avec le placebo), une augmentation des transaminases ALT (6% contre moins d'1% dans le groupe placebo, ainsi que de l'hypertension (5% contre 3% dans le groupe placebo)Pr. Charles Ryan (UCSF, principal investigateur) : " Ces résultats renforcent l'idée qu'il pourrait être important d'utiliser l'abiraterone tôt dans le décours de la maladie ".Déterminer la séquence Dans un commentaire publié dans la même édition du Lancet Oncology, Ravi Madan et William Dahut soulignent l'importance d'une inhibition de la biosynthèse secondaire d'androgènes via CYP17 avec l'abiraterone. La séquence idéale des diverses prises en charge thérapeutiques dont une bonne part se sont accompagnées d'un gain de survie, démontré au cours de ces cinq dernières années, qu'il s'agisse d'anti-androgènes, de chimiothérapie, d'immunothérapie ou de produits radiopharmaceutiques) constitue actuellement le plus grand défi.