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Financement prospectif Le ministre veut revoir le budget des moyens financiers. "Pendant mon précédent mandat en tant que ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, j'ai revu fondamentalement le modèle de financement en introduisant les "journées d'hospitalisation justifiées" comme paramètre dans le calcul d'une partie du budget des moyens financiers. C'était un pas important vers un financement basé sur les besoins plutôt que sur l'offre. Mais ce travail n'est pas terminé. Nous devons évoluer vers un financement prospectif par type d'admission et par patient."Frank Vandenbroucke estime que ce financement par DRG doit s'accompagner d'un financement adapté pour les risques élevés et d'un financement complémentaire pour les tâches spécifiques ou le profil socio-économique du patient. Intégrer des incitants financiers dans les objectifs de qualité et de performance est une option. "Les expériences et la satisfaction des patients, la continuité des soins et la coopération avec la première ligne sont pour moi des paramètres importants dans ce contexte."Pour le ministre, les hôpitaux doivent être incités à recourir davantage à l'hospitalisation de jour lorsqu'elle est possible. La collaboration entre les hôpitaux, mais aussi entre les hôpitaux et les soins de santé primaire, est le troisième axe de cette grande réforme. "Cette coopération doit être approfondie et intensifiée. Comme la situation se présente aujourd'hui, tous les réseaux hospitaliers de notre pays seront agréés par les entités fédérées d'ici à l'automne. En Flandre, les plans stratégiques de soins concrétiseront ensuite davantage cette collaboration, mais il reste aussi du pain sur la planche au niveau fédéral."Il faut encore trancher la question de ce qui relève des soins locorégionaux et suprarégionaux. "C'est une étape nécessaire, mais elle ne suffit pas en soi. Je souhaite également étoffer un certain nombre de thèmes prioritaires. Je pense, par exemple, aux formes rares de cancer ou aux soins en cas d'AVC en matière de missions de soins suprarégionales. Je me laisserai guider par les données probantes scientifiques et la santé publique, et non par les intérêts d'hôpitaux et de médecins individuels", prévient le socialiste. Frank Vandenbroucke va soumettre bientôt deux demandes d'avis au Conseil fédéral des établissements hospitaliers. La première concerne la programmation basée sur les besoins. " Nous savons depuis longtemps que nous avons trop de lits d'hôpitaux aigus et qu'il existe d'importants besoins sociaux sur lesquels nous devrions nous concentrer davantage, comme la pédopsychiatrie et la revalidation. Comment pouvons-nous réaliser le glissement nécessaire? À quel niveau pouvons-nous déployer au mieux la programmation des lits et quels sont les paramètres indiqués dans ce cadre?"La deuxième demande concerne le financement au niveau du réseau. "Comment pouvons-nous utiliser de manière optimale les éléments stimulants qui existent afin de concrétiser la collaboration sur un certain nombre de fonctions évidentes? Et, surtout, quels sont les pistes et les obstacles pour réaliser le financement des missions de soins au niveau du réseau?""Le dernier baromètre hospitalier de l'Agence intermutualiste montre qu'en 2019, un montant total de 1,38 milliard d'euros a été facturé aux patients lors de séjours hospitaliers aigus sur un montant de 6,05 milliards d'euros remboursé par l'assurance maladie. Pour près de la moitié de ce montant, soit 610 millions d'euros, il s'agit de suppléments d'honoraires, qui augmentent d'année en année à un rythme plus élevé que les remboursements. En 2006, les suppléments d'honoraires s'élevaient à 13,7% des honoraires ; en 2019, il s'agit déjà de 18,6%", souligne le ministre qui précise - le fallait-il - que cette évolution ne correspond pas à sa vision d'un accès solidaire aux soins pour tous. "J'ai l'intention, en premier lieu, de mettre un terme à cette évolution et, ensuite, de supprimer progressivement les suppléments d'honoraires." Lors du symposium organisé par Zorgnet Icuro, Frank Vandenbroucke a insisté sur la nécessité de disposer d'un personnel soignant suffisant et bien formé. " Depuis le début de cette législature, un milliard d'euros a été débloqué pour augmenter le personnel de soins dans de bonnes conditions de travail. En l'occurrence, le Fonds blouses blanches permet de renforcer le personnel au chevet des malades. Il est prévu d'augmenter la norme de personnel d'un équivalent temps plein supplémentaire, en moyenne, par unité de soins ou par fonction hospitalière. C'est un grand pas en avant pour rejoindre la moyenne européenne en termes de nombre de patients par infirmière", avance le ministre.