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Quelque 100 représentants de secteurs des soins de santé se sont réunis le 30 septembre dernier pour faire avancer la démarche participative Proxisanté. "Il y avait du monde", se réjouit Paul De Munck, président de la Plateforme de la première ligne wallonne (PPLW). "Ce fut une journée de travail productive, davantage que lors du premier tour du table. Nous avons constaté qu'entre ce premier moment et aujourd'hui, il y a eu un travail d'appropriation, de réflexion et d'analyse de chacun. Même si l'on constate bien sûr que le niveau de connaissances des différentes approches et des concepts est encore extrêmement variable au sein des différents secteurs qui composent la première ligne."La journée du 30 septembre s'est déroulée en deux temps. "Il y avait deux exercices répartis sur la journée", détaille Paul De Munck. "Le matin, il s'agissait de répondre, par table, à un certain nombre de problématiques en se mettant dans la peau d'un médecin pour les uns, d'un Services intégrés de soins à domicile (Sisd) pour les autres, etc. L'après-midi était consacré à la définition de la première ligne, en se basant sur différentes propositions telles que la définition de BeHive, de l'OMS ou de la PPLW. Je suis très heureux que cette fois-ci, les consultants aient intégré les réflexions menées auparavant au sein de la première ligne. Un portfolio a d'ailleurs été distribué au préalable de cette rencontre avec une documentation utile, reprenant entre autres la note d'orientation et de réflexion sur la restructuration de la première ligne de la PPLW. On ne peut que s'en réjouir.""La manière dont on nous a fait travailler était intéressante et utile", résume le généraliste. "Il y a eu beaucoup d'échanges fructueux, de partage. Est-ce que cela veut dire que l'on voit beaucoup plus clair sur ce qu'il y a lieu de mettre en place dans un nouveau décret et les arrêtés d'application qui suivront? Non, c'est aller vite en besogne. On n'y voit pas encore clair."La première ligne travaille à sa restructuration, et c'est très bien. Mais pour l'heure, il n'y a rien de palpable. La ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, a promis un décret sur la réforme de la première ligne wallonne d'ici la fin de son mandat. "À partir du moment où la volonté politique est de sortir un décret, il y a déjà quelque chose de concret. Maintenant, le décret n'a pas vocation à régler la matière dans les détails. C'est le rôle des arrêtés d'application", souligne Paul De Munck. "Nous aurons là une marge de manoeuvre supplémentaire, j'espère, pour faire valoir notre point de vue. Je ne m'attends pas, fin décembre, à ce que le décret fixe 60 zones de soins sur le territoire wallon et explique comment elles sont organisées. Mais je m'attends par contre à avoir un cadre qui permettra de se mettre au travail. Le décret n'est pas donc pas une fin en soi, mais le début de l'orientation future de la première ligne."Le travail des représentants de la première ligne wallonne n'est donc pas encore terminé. "Nous serons encore consultés fin décembre avant la proposition de décret", confirme le président de la PPLW et du GBO. "Nos amis flamands ont mis une dizaine d'années pour installer leur modèle. Il ne faut pas que nous mettions autant de temps. Il faut avoir un décret, et des arrêtés d'application dans la foulée. Cela nécessitera des concertations, des négociations. Mais c'est désormais dans les mains du politique, qui doit produire du concret et faire des arbitrages à partir de nos discussions."