...

"A l'heure actuelle, en Belgique, on déplore encore le manque d'identification claire des centres capables d'assurer les soins de l'AVC, ce qui est pourtant indispensable pour adresser directement le patient vers l'hôpital le plus à même de lui offrir les traitements nécessaires", explique le Dr Anne Dusart, neurologue. "L'idée d'obtenir la certification de l'ESO, qui est l'organisation scientifique européenne de référence pour les soins de l'AVC, a donc germé naturellement. Avec l'aide de la cellule qualité, nous avons lancé le projet à la fin 2020... en pleine pandémie. Le travail a consisté à réunir l'ensemble des acteurs qui interviennent tout au long du trajet de soins, depuis l'arrivée du patient aux urgences jusqu'à sa revalidation en post-hospitalisation. Nous avions déjà de très bonnes bases, mais cela a permis de reconnecter tous les intervenants pour réécrire et optimiser l'ensemble des procédures de prise en charge."Ce projet mobilisateur a rassemblé du personnel médico-soignant de nombreux services (neurologie, urgences, radiologie interventionnelle, soins intensifs, neurochirurgie, chirurgie vasculaire, cardiologie, neuro-revalidation, anesthésie) et différents paramédicaux qui assurent la réadaptation et la revalidation (kinés, ergothérapeutes, logopèdes, neuropsychologues, ...). Le stroke center de Marie Curie, qui couvre une partie du Hainaut et du Namurois, vient de franchir le cap des 500 thrombectomies cérébrales réalisées depuis 2015 (entre 85 et 90 par an). "Nous espérons que cette certification nous permettra d'agrandir encore l'offre de soins pour les patients souffrant d'un AVC, mais également d'ouvrir de nouvelles pistes en termes de projets cliniques et scientifiques", communique l'hôpital. L'UZ Brussel a également obtenu la certification européenne de l'ESO pour son stroke center. "Le temps est crucial dès les premiers signes d'un AVC. Plus le traitement peut commencer rapidement, plus il est efficace, mais ça ne s'arrête pas là", souligne le Pr Sylvie De Raedt, neurologue à l'UZ Brussel. "Après les premiers traitements d'urgence, le patient est placé dans l'unité de soins neuro-vasculaires où, outre une surveillance intensive et l'identification des causes de l'AVC, commencera déjà la phase de rééducation. Une concertation multidisciplinaire quotidienne permet de discuter des progrès du patient et des objectifs à atteindre à court et long terme. Dans le même temps, l'équipe médicale met immédiatement en place des mesures de prévention secondaire adaptées, dans le but d'éviter une nouvelle attaque. Une fois que le patient a quitté l'hôpital, on réalise un suivi ambulatoire qui se concentre plus particulièrement sur les effets chroniques de l'accident vasculaire cérébral comme la douleur, la fatigue et la spasticité."