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"M ême si la GPA ne représente pas énormément de cas, le fait de ne pas avoir de cadre légal est inquiétant et problématique car les patients se retrouvent dans une situation d'insécurité au niveau juridique", confirme le Dr Candice Autin, cheffe de la Clinique de la fertilité à Saint-Pierre et spécialisée dans la GPA. "Peu de couples en réalité ont recours à la GPA pour avoir un enfant. Les cas les plus fréquents sont lorsque la femme n'a pas d'utérus ou est atteinte d'une maladie qui lui interdit d'avoir une grossesse, ou dans le cas de couples d'hommes. Cette situation ne représente en réalité que 0,5% de notre prise en charge au CHU Saint- Pierre, et donc que quelques cas par an."En Belgique, cette technique n'a pas de coût dès lors qu'on a une mutuelle belge . "Cela reste au niveau du relationnel", explique la cheffe gynécologue . "Les patients viennent avec une amie très proche ou un membre de leur famille pour pouvoir devenir parent. Il faut évidemment un relationnel très fort car il n'y a pas de cadre juridique et donc au moindre ennui, les parents ne peuvent rien faire. La seule mère reste celle qui accouche.""Ce sont des prises en charge qui nécessitent une discussion de toutes les particularités au préalable avec les différents intervenants, afin d'être sûr de se trouver dans une situation à plus bas risque possible, autant pour la mère porteuse que pour le couple intentionnel. Mais nous faisons cela depuis plus de 20 ans, et nous avons donc pu prouver qu'il est possible de le faire de manière humaine et respectueuse", insiste le Dr Autin . "Ce sont des aventures exceptionnelles", ajoute-t-elle. Des aventures que l'on peut découvrir dans le documentaire de Cathie Dambel d'ailleurs: " Naître d'une autre", diffusé sur la RTBF et prochainement le 7 juillet sur Arte. Cathie Dambel a passé un an dans le centre du service du CHU Saint-Pierre à Bruxelles avec notamment le Dr Autin. Son film décrit tout le processus de la GPA à travers trois histoires suivies par l'équipe médicale ; depuis le questionnement de toute une équipe - gynécologues, psychologues, biologistes et infirmières jusqu'à la rencontre des protagonistes. Mais ce documentaire pose également la question de la place de chaque personne, du statut pour la mère porteuse et du devenir pour l'enfant. Car le flou juridique, explique la jeunesse MR dans la carte blanche, tourne aussi autour des procédures de reconnaissance de l'enfant né par GPA et de la double filiation paternelle.